dimanche 10 décembre 2017

La décision israélienne de ne pas limiter l’accès aux prières à Jérusalem a aidé à réduire les manifestations.....


Dans les moments de tensions, Israël interdit souvent aux jeunes Palestiniens d’aller prier sur le mont du Temple. Vendredi, l’Etat juif a montré que rien n’a changé sur le terrain...



Les manifestants palestiniens étaient sortis nuit après nuit pendant deux semaines et par dizaines de milliers au mois de juillet lorsque l’Etat juif avait placé des détecteurs de métaux aux entrées de la mosquée Al-Aqsa, après que trois Arabes israéliens ont tué deux policiers là-bas à l’aide d’armes à feu qu’ils avaient fait entrer clandestinement dans le complexe sacré du mont du Temple...

En comparaison, en réponse au discours prononcé mercredi soir par le président américain Donald Trump où il a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, la ville sainte n’a connu au cours des trois derniers jours que des manifestations relativement modestes – avec peut-être seulement quelques centaines d’habitants de Jérusalem-Est...

Jeudi et vendredi, porte de Damas – un lieu souvent sensible en termes de mouvements de protestation et de violences – les journalistes ont surpassé en nombre les manifestants, ce qui signale que les rédacteurs en chef des journaux d’information ont pris plus au sérieux les appels répétés à une nouvelle intifada du Hamas que les Palestiniens eux-mêmes.
Samedi à Jérusalem, les manifestations ont eu encore moins d’ampleur.
Et hors de cet endroit de trafic intense, la vie s’est déroulée comme à son habitude.

Les forces israéliennes de sécurité aux abords de la porte de Damas à Jérusalem durant les manifestations qui ont suivi l’annonce par le président Donald Trump de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, le 8 décembre 2017 (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)
Jeudi, les dirigeants palestiniens ont appelé à la grève générale dans toute la Cisjordanie et à Jérusalem. Mais alors qu’un grand nombre ont baissé les rideaux de leurs commerces dans la ville, certaines boutiques situées dans dans la principale artère de Jérusalem-Est sont restées ouvertes, ne vendant pas seulement que des produits alimentaires et autres produits de nécessité mais également des vêtements et des jouets.
Certains propriétaires d’enseigne ont fait des compromis : Ils ont laissé leurs portes à moitié ouvertes, de manière à ce que les locaux puissent jeter un coup d’oeil et entrer à l’intérieur s’ils le désiraient tout en évitant de potentiels problèmes si des passants engagés dans la grève venaient à passer devant leurs magasins.
Alors que les habitants arabes de Jérusalem n’ont pas participé aux manifestations entourant la destinée de leur ville, il semble que des mouvements de protestation furieux – en Cisjordanie, dans la région et au-delà – n’aient pas eu lieu davantage ailleurs.
Les manifestations les plus graves et les plus violentes ont pris place à la frontière avec Gaza où le Hamas a permis à des milliers de Gazaouis de s’approcher de la barrière, et où deux manifestants ont été tués vendredi, ainsi qu’aux points de passage frontaliers permanents entre Israël et les Territoires palestiniens qui entourent Jérusalem.
Le Hamas, bien entendu, fait – de son mieux – pour inciter aux mouvements de protestation en Cisjordanie et dans la ville sainte. Et jusqu’à présent sans rencontrer beaucoup de succès.
Peut-être les Palestiniens ont-ils eu à coeur l’assurance donnée par le président, dans son discours de mercredi, que les frontières de Jérusalem feront encore partie d’un accord négocié – et son appel au maintien du statu-quo dans les lieux saints de la ville.
Il est plus probable toutefois que, contrairement à la situation qui avait donné lieu aux immenses manifestations du mois de juillet autour de la mosquée d’Al-Aqsa, la décision du président américain n’a pas touché la vie des Palestiniens, notamment de ceux qui pourraient s’émouvoir de menaces perçues contre Al-Aqsa.
Une initiative hautement significative dans ce contexte a été la décision prise par Israël de ne pas limiter l’accès à la mosquée Al-Aqsa vendredi, alors même que les forces de sécurité se préparaient à des violences dans un contexte d’appel à un « jour de colère » et à une nouvelle intifada. La réponse israélienne aux recrudescences des tensions a souvent été d’empêcher aux jeunes Palestiniens de sexe masculin d’assister aux prières du vendredi à Al-Aqsa. Le pays a choisi de ne pas le faire cette fois-ci.
Tandis que les agitateurs palestiniens ont affirmé qu’Al-Aqsa était en danger, à l’instar du chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, la décision israélienne a signifié que, pour les Palestiniens ordinaires, rien n’avait finalement changé. C’est un grand contraste avec la rapide installation des détecteurs de métaux au mont du Temple au mois de juillet, qui avait été perçue comme la preuve tangible qu’Israël resserrait son contrôle autour du complexe – les détecteurs de métaux avaient été finalement ôtés.

Des fidèles musulmans protestent contre les détecteurs de métaux mis en place à l’entrée du mont du Temple après un attentat, le 16 juillet 2017. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Cette fois-ci, les décisionnaires israéliens ont montré qu’ils ont retenu la leçon : Fermer l’accès au lieu saint peut faire augmenter les mêmes tensions qu’ils cherchent à réduire.
Le Hamas appelle encore à plus de violences, tandis que son rival du Fatah réclame l’intensification des manifestations non-violentes. Les acteurs politiques tenteront donc de continuer à faire descendre les gens dans les rues.
Le Hamas, dont les unités patrouillent dans la bande pour empêcher les tirs de roquettes pour éviter toute conflagration non-voulue, a permis à trois roquettes d’être tirées vers Israël vendredi soir. L’Etat juif, comme il le fait toujours, a répondu par des frappes aériennes, qui ont entraîné la mort de deux terroristes du Hamas et fait 14 blessés, dont des femmes et des enfants, a fait savoir le ministère de la Santé dirigé par le Hamas.
Un groupe salafiste inconnu auparavant, s’appelant les Brigades Salahedin, a revendiqué la responsabilité de l’une de ses attaques.
La mort de civils à Gaza lors de frappes aériennes de riposte menées par Israël pourrait grossir le nombre de manifestants palestiniens.
Samedi, le ministre des Affaires étrangères de l’AP Riyad al-Maliki a lancé un appel sans précédent lors d’une conférence de presse, demandant aux populations arabes de se rendre à Jérusalem pour y soutenir les manifestations. C’est une demande étrange de la part de Maliki, la majorité des Arabes redoutant d’entrer en Israël par crainte d’être soupçonnés de tenter de normaliser les relations avec l’Etat israélien.

Riyad al-Maliki, ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne. (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)
Au niveau politique, Abbas réfléchit à réorganiser la scène politique palestinienne. Dans les prochains jours, le leadership de l’organisation de libération de la Palestine, dont Abbas est à la tête, verra si l’Autorité palestinienne devra être remodelée, passant d’un « fournisseur de services » conformément aux accords d’Oslo et transformée en vrai gouvernement palestinien. Il rencontre lundi le président égyptien, Abdel Fattah el-Sissi.
Les dirigeants palestiniens en Cisjordanie cherchent également une réponse parallèle ostensible à la mesure américaine, appelant les pays à reconnaître un état palestinien avec Jérusalem-Est comme sa capitale.
La Ligue arabe s’est rencontrée samedi soit au Caire. Mercredi, c’est l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui se réunira à Istanbul.
Les chefs palestiniens espèrent mettre la pression sur les états arabes et musulmans pour obtenir le renversement de la décision américaine.
Jusqu’à présent, en partie grâce à une certaine patience des forces sécuritaires israéliennes, ils se sont trouvés dans l’incapacité à faire descendre massivement les habitants de Jérusalem-Est dans les rues.


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