samedi 1 septembre 2012

Visa pour l'Image : lumière sur cinq photographes......


Fenêtre sur le fracas du monde, le festival catalan invite pour la 24e année les meilleurs photojournalistes. Zoom sur cinq d'entre-eux et leurs travaux qui ne devraient pas laisser les visiteurs indifférents.


Insoutenable. Souvent, ce qualificatif revient dans la bouche des visiteurs après avoir déambulé à travers les expositions de Visa pour l’Image. Conflit en Syrie, crise en Grèce, culte vaudou au Bénin, néofascisme, etc. La représentation de la réalité de notre monde offre souvent l’image du pire. Comme cette série de Philippe de Poulpiquet sur les traumatismes des soldats français de retour d’Afghanistan. 


De dos, un engagé contemple le paysage. Il semble songeur. Peut-être se demande-t-il ce que sera son existence sur une seule jambe. L’autre, il l’a laissé sur le théâtre des opérations. Sans doute enrage-t-il de savoir qu’un salopard a posé cette mine. « Salopard », c’est aussi en ces termes que François Hollande a désigné son adversaire durant la dernière campagne présidentielle. Denis Allard nous montre celui qui n'était pas encore de le chef de l'état dans son camp, dans cette autre guerre, celle de la communication. Nous pourrions évoquer bien des photographes présentés cette année à Perpignan. 


Ceux de l'AFP primés pour leurs travaux sur la Syrie ou sur la crise grecque, ceux de Jérôme Brézillon, disparu en début d'année, et auquel le festival rend hommage. Ils sont plus d’une centaine. Car, plus que jamais Visa pour l'image reste, selon les mots de son patron, Jean-François Leroy qu’Evene avait interviewé il y a trois ans, « la preuve qu'il continue d'exister une production formidable ». 

Denis Allard : Moi, président de la République… pour RÉA
Connu pour ses portraits de grands patrons, Danis Allard prête une attention particulière à la politique. Ses clichés de François Hollande en campagne captent au mieux les émotions et attitudes du candidat, tour à tour stressé, enjoué, préoccupé, perdu dans ses pensées ou sûr de lui. Le photographe saisit aussi bien l’assurance de l’homme dans ses bains de foule que son embarras dans certaines situations (le jour où il se fait enfariner, entre autres). Le complément indispensable à toute la littérature publiée sur la campagne présidentielle.
© Denis Allard / RÉA© Denis Allard / RÉA
Laurent Van der Stock : Syrie, Gamma pour Le Monde
Reconnu internationalement, le photoreporter belge Laurent Van der Stockt a couvert les plus grands conflits armés de ces vingt dernières années (Irak, Kossovo, Tchétchénie, Afghanistan, etc.)Il a travaillé pour Le Monde, le New York Times, entre autres. En 2003, il a suivi les premiers contingents de marines envoyés sur le sol irakien. Peu après ses premiers travaux sur place, il dénoncera la violence de l’armée américaine, prétendant avoir vu « des marines tuer des civils ». En Syrie cet été, il a couvert la rébellion des opposants au régime de Bachar El-Assad. 
© Laurent Van der Stockt pour Le Monde© Laurent Van der Stockt pour Le Monde
Philippe de Poulpiquet : Pour la France, production Jean-François Dessaint
Photographe au Parisien, pour lequel il a couvert le conflit en Lybie et remporté le Prix d’excellence de l’Image de l’année en 2011, Philippe de Poulpiquet se focalise aussi bien sur la guerre en elle-même que sur les dommages qu’elle occasionne. En témoigne cette série tout en pudeur sur le retour des soldats français d’Afghanistan. 
© Philippe de Poulpiquet / Production Jean-François Dessaint© Philippe de Poulpiquet / Production Jean-François Dessaint
Erika Larsen : Ces Gens qui marchent avec les rennes, les Saami, Redux pictures pour National Geographic Magazine
Déjà récompensée par un World Press Photo pour son travail sur de jeunes chasseurs, l’Américaine Erika Larsen n’a pas changé de registre, juste de région. Direction cette fois la Scandinavie, où elle a côtoyé le peuple Saami, éleveurs de rennes. Employée comme femme de ménage par une famille d’éleveurs, elle a saisi avec son objectif le rapport difficile qu’entretient cette population avec la nature. 
© Erika Larsen  / Redux Pictures for National Geographic Magazine© Erika Larsen / Redux Pictures for National Geographic Magazine
Louisa Gouliomakis, Angelo Tzortzinis et Aris Messinis : L’Onde de choc grecquepour l’AFP
Pour le compte de l’AFP, les trois photojournalistes se sont intéressés aux violentes conséquences de la crise grecque. Focus sur les manifestations et les affrontements brutaux entre citoyens au bout du rouleau et forces de l’ordre désemparées. Depuis le début du marasme qui touche leur pays natal, les trois confrères ont chacun été primés une fois.
© Angelos Tzortzinis  / AFP© Angelos Tzortzinis / AFP

Interview de Jean-François Leroy, directeur du festival Visa pour l'Image

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