vendredi 21 septembre 2012

Marine Le Pen veut interdire voile et kippa dans la rue:


LAÏCITE - Les propositions de Marine Le Pen sur l'interdiction du voile et de la kippa dans l'espace public provoquent un tollé à gauche. François Hollande et Vincent Peillon ont déjà réagi.

Les propositions de Marine Le Pen d'interdire le voile et la kippa dans les lieux publics risquent "d'alimenter le fondamentalisme", met en garde Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie. Il estime par ailleurs que, "dans un contexte très tendu avec le film anti-musulman et les caricatures de Charlie Hebdo, c'est encore mettre de l'huile sur le feu pour créer des problèmes entre les communautés".  

Du côté du gouvernement, François Hollande a déclaré, en marge d'un déplacement à Drancy, que "tout ce qui déchire, oppose, divise est maladroit et donc nous devons appliquer les règles, les seules règles que nous connaissons c'est les règles de la République et de la laïcité." Vincent Peillon, ministre de l'Education, a pour sa part affrimé que la présidente du Front National était "la première des intégristes" et que "tous ces amalgames, ces imprécisions, font le lit de l'obscurantisme et de la haine". 

La droite et le centre montent au front


A droite aussi, les propos de Marine Le Pen font réagir. Jean-François Copé a estimé qu'elle n'avait "rien compris à la laïcité. La laïcité n'est pas l'éradication de toutes expressions religieuses dans la société", exlpique le secrétaire général de l'UMP et candidat à la présidence du parti, dans un communiqué 

Pour Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD), la proposition de Marine Le Pen est "scandaleuse et dangereuse". "S'il faut effacer de l'espace public tout ce qui a trait à la religion et à la spiritualité, alors rasons les cathédrales, les églises, les calvaires! Marine Le Pen parle d'application stricte de la laïcité. Mais la laïcité signifie l'indépendance mutuelle de l'Eglise et de l'Etat, et pas la négation du fait religieux et son effacement de l'espace public", écrit-elle dans un communiqué. 

Même son de cloche au centre. Le député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, a qualifié de "provocatrice et minable" la réclamation de la leader du FN. Et d'ajouter: Avec cette proposition, Marine Le Pen fait surtout preuve d'irrespect envers les croyances des autres, ce qui n'est digne pas d'une élue de la République 

Ces propositions étaient dans son programme présidentiel


Marine Le Pen, revenue sous la lumière à la faveur des caricatures de Mahomet publiées dans Charlie Hebdo, s'est prononcée pour l'interdiction du voile et de la kippa dans l'espace public, y compris dans "la rue" dans un entretien au Monde. La présidente du Front national évoque cette interdiction pour "les magasins, les transports, la rue" et estime "évident que si l'on supprime le voile, on supprime la kippa dans l'espace public". Interrogée sur le caractère "liberticide" d'un tel projet, Marine Le Pen répond que "ça dépend de ce que vous considérez comme la liberté. On vous interdit de vous balader nus dans la rue... C'est liberticide?" 

Dans son projet pour la présidentielle de 2012, la dirigeante du parti d'extrême droite prônait déjà l'interdiction du "port du voile ou de tout autre signe religieux ostentatoire", mais dans "les services publics administratifs dépendant de l'Etat ou des collectivités territoriales". Elle ajoutait qu'une "réflexion (serait) engagée pour étendre cette disposition aux transports publics". 

Gilbert Collard prend ses distances sur la polémique Charlie Hebdo


L'eurodéputée se prononce à nouveau pour "une application stricte de la loi de 1905" sur la laïcité: "plus de financement, direct ou indirect, des mosquées. Plus de financement étranger. Sauf cas spécifique de convention de réciprocité". "Je veux bien qu'un Etat finance une mosquée dans notre pays s'il n'interdit pas sur son territoire le financement des églises ou de n'importe quel autre culte." En dehors de ces cas, les mosquées doivent être financées "avec l'argent des fidèles". 

Plus étonnant, Marine Le Pen a défendu la liberté d'expression deCharlie Hebdo à propos de la polémique sur la publications des caricatures de Mahomet. La président du FN a déclaré que "même s'il s'agit d'une provocation, c'est autorisé en France".

 Une position que n'a pas clairement défendu Gilbert Collard, député élu sous la bannière du "rassemblement belu marine". L'ancien avocat a déclaré ce jeudi sur BFMTV qu'à la place des musulmans, lui aussi aurait pu être "blessé", mais qu'il n'aurait pas "manifesté" pour autant.

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