lundi 10 septembre 2012

Exil de Bernard Arnault: la presse belge se régale.......



La presse belge livre et relaie en exclusivité des informations qui aggravent le cas de Bernard Arnault, tout en se félicitant de son exil. En France, l'heure est à la colère, la polémique et la perplexité. 

"Arnault est déjà domicilié à Uccle"


La Libre Belgique est sur tous les fronts. Elle rapporte d'abord en exclusivité que Bernard Arnault est inscrit depuis 2011 au registre de la population d'Uccle. Le maire de la commune, Armand De Decker, révèle qu'il a été contacté par l'homme d'affaires il y a un an, et qu'il lui aurait confié son intention d'acheter une maison dans le bourg et de s'y installer.

 "Il est domicilié à Uccle depuis plusieurs mois. Il a déjà le précompte immobilier", a-t-il déclaré au journal. Des infos reprises par DH (pour "Dernière heure"),Sudinfo et Le Soir. Dans son édito, Francis Van de Woestyne, directeur de la rédaction de LLBsouhaite aussi la "bienvenue" au patron et plaide pour un accueil à bras ouverts de la quatrième fortune mondiale. Le journal relaie enfin les réactions des politiques belges, plutôt favorables à l'exil d'Arnault.  

"Onde de choc" et interrogations


Les journaux français prennent la mesure de l'affaire. La demande de nationalité belge par le PDG d'LVMH est une "onde de choc" pour Les Echos, qui fait "polémique" et engendre des "débats très vifs". Même métaphore pourLe Figaro qui titre "Bernard Arnault, l'onde de choc" en Une de son supplément Economie du lundi 10 septembre et parle d'un "séisme dans le monde politique et économique".  

Perplexe, la rédaction cherche à comprendre les motivations du premier patron français. Tout comme la DH, qui évoque un projet de construction de siège social d'LVMH en Belgique. Le journaliste Gaëtan De Capèle, du Figaro, commente l'affaire: "il existe un climat de défiance inédit à leur égard (ndlr, les chefs d'entreprises)". 

"En France, il est toléré de gagner des fortunes en étant footballeur ou chanteur, pas en dirigeant une entreprise", assène-t-il. Il voit dans le voeu de double nationalité du "plus emblématiques des patrons français", un "avertissement" adressé au gouvernement. Attention, la taxe à 75% pourrait faire fuir les chefs d'entreprises! 

"L'insulte ne fait pas avancer le débat"


La colère est palpable dans la presse de gauche. Libération ne fait pas dans la dentelle et titre "Casse-toi riche con!" en Une de son édition du lundi 10 septembre, détournant une énième fois le "Casse-toi pauvre con!" lancé par Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture en 2008. Nicolas Demorand souligne dans son édito l'éternelle "légèreté morale" des élites françaises, "incapables de se réformer", même en temps de crise. Le journaliste Grégoire Biseau voit surtout dans l'affaire un coup de pub pour François Hollande et sa politique fiscale

Par ailleurs, le parti pris insultant deLibération provoque la colère de la droite et choque certains journalistes de BFM TV et RTL, pour qui "l'insulte ne fait pas avancer le débat", rapporte Le Parisien

L'Humanité titre en Une, "La France, il l'aime ou il la quitte...". Pour le journal, pas d'ambiguïté, Arnault "fait campagne pour la droite". 

De son côté, Le Monde ne s'étend pas sur le sujet et reste très factuel. Nicole Vulser rappelait tout de même dans une enquête parue vendredi, que Bernard Arnault avait rencontré le premier ministre Jean-Marc Ayrault, mercredi 5 septembre, pour lui faire part de ses inquiétudes et de celles des patrons français au sujet du projet de taxation à 75% des plus hauts revenus. 

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