vendredi 3 août 2012

Je suis Française, non Juive et j’aime Israël..


Coolisraël est parti en quête de personnes hors du commun qui peuvent nous parler de leur Israël. Nous avons fait la connaissance de Monique Thébaut, une dynamique retraitée dijonnaise qui  est en train de préparer son sac à dos pour tenter l’aventure du volontariat civil en Israël.
Monique a plus  d’un tour dans son sac et va partager avec nous son parcours, son attachement et ses impressions sur Israël.
Lors d’un court séjour à Paris, Coolisraël a interviewé cette provinciale à la rouge crinière et au sourire éclatant. Derrière cette femme hors du commun se cache une femme rebelle et très engagée. Celle à qui on pose tout le temps la question : “Comment peux-tu aimer autant Israël en n’étant pas juive”?
Monique, qui êtes vous?
Je suis née à Angers en 1948 (comme Israël). Ma mère est issue d’une famille bourgeoise et mon père ouvrier. Ma mère a étudié chez les Sœurs jusqu’à l’âge de 16 ans puis à 18 ans elle rencontre son futur époux, d’origine ouvrière. Elle tombe enceinte, mais son père ne supportera pas cette différence sociale et répudiera sa fille. Je ne le connus que quatre mois avant son décès.
Ma mère va accoucher seule  chez les Sœurs qui lui ont fait comprendre qu’elle vivait “dans le péché” car non mariée et qu’elle ne souffrait pas encore assez en accouchant !
Malgré tout, je suis élevée dans le respect des traditions catholiques. Ma mère ne faisait jamais la lessive et ne cuisinait jamais de viande le vendredi.
Communion solennelle à 12 ans après quelques années de « cathé » , avec un curé qui répétait à chaque instant « Ce sont les Juifs qui ont tué Jésus » voilà des paroles qui ont marquées mon enfance.  Les Juifs étaient comparés à de la mauvaise herbe. Tous ces propos me mettaient mal à l’aise mais je n’en ai jamais parlé à mes parents.
A 18 ans, je me suis aussi mariée, mais contrairement à ma mère, je n’étais pas enceinte !
Mon premier mari était plombier et j’étais employée de banque. En 1969, j’accouche de mon fils David.
Comment avez-vous eu votre premier coup de foudre pour  Israël, pays si loin de la France ?
Monique en 1972
Dans les années 80, j’habitais à Saumur avec mon second époux, employé de banque comme moi,  qui était muté par son travail. Comme toutes les femmes entre midi et la reprise du travail, je partais faire les magasins, et là ce n’était pas un coup de foudre, mais un incendie dans une vitrine de magasin qui a tout enclenché !
Je sonne, m’apparaît René, le propriétaire de cet enseigne, pour me remercier il m’invite le soir avec son épouse Jacqueline, elle était juive, lui était chrétien, une première étape était franchie, beaucoup de questions, des livres échangés, achetés, lire et apprendre l’histoire de la Palestine devenue en 1948 « ISRAEL ». C’était la première fois que je rencontrai une personne de confession juive et avec tout ce que j’avais entendu dans mon enfance par le Père, j’avais peu de chance d’en rencontrer ! J’ai découvert beaucoup de nouvelles choses qui m’ont permis de comprendre cette religion que je ne connaissais pas du tout.
Un jour, j’allais voir Jacqueline, son mari me dit : “elle est au lit toute la journée, elle n’allume pas l’électricité, peux-tu venir un autre jour”. Je pensais qu’elle était souffrante, en fait je venais de découvrir le Kippour (le Grand Pardon)….
La vie ce  n’est pas hasard, la vie met sur notre route des personnes exceptionnelles. Je tiens à rendre hommage à Jacqueline et René qui  m’ont aidée à faire ce chemin.
J’ai déménagé après sur Rouen avec ma famille où la communauté juive était peu présente à l’époque.  Suite à une autre mutation, nous avons vécu à Reims. Je me suis alors rapprochée de la synagogue.
Quand nous nous sommes installés à Dijon, il y a maintenant 15 ans, j’écoutais tout le temps Radio Chalom Dijon et un jour j’ai même gagné un jeu ! J’ai fait par la suite connaissance de l’animatrice Corinne avec qui je me suis très vite bien entendue. Elle a une fille du même âge que ma petite fille qui habite Toulouse.
Je suis donc entrée par la petite porte de la communauté juive de Dijon en devenant trésorière du centre culturel. J’ai même pensé un jour à la conversion, mais je reste réservée par rapport à ma famille. Donc je reste Catholique avec mes racines juives.  Je mange même “kosher style” et je fais très attention à ce que je consomme. Je porte même une étoile de David.
Quelles sont les réactions de vos proches par rapport à cette passion ?
Ma famille était interpelée par son intérêt pour le judaïsme et Israël. Mes amis me  mettent en garde sur la sécurité  quand je voyage en Israël. Ils ont peur d’y aller à cause de l’image de “pays en guerre” véhiculée par les médias.
Une question revient très souvent : ” comment peux-tu aimer autant Israël en n’étant pas juive ?
Quant à mon mari, mon fils et mes filles ils me laissent faire. ….
-En quelle année avez-vous fait votre premier voyage en Israël et qu’elles ont été vos premières impressions ?
En 2004  c’est décidé je pars en Israël, j’en parle autour de moi, « fais attention c’est la guerre là-bas » « on fera des prières pour toi pour que tu reviennes » et c’étaient des amis qui me disaient cela !
Ma tête est déjà envahie d’écritures et d’images lues et vues, maintenant l’avion se pose, je vais pouvoir enfin voir « Jérusalem ». Et comme Chateaubriand « j’aperçus enfin moi-même cette montagne comme une tache ronde au-dessous des rayons »  et tout simplement les larmes coulent, oui j’étais heureuse d’être là fouler cette terre, oui Jérusalem je te vois, oui Jérusalem je te sens !!!!  L’on voudrait partager cet immense bonheur avec les personnes qu’on aime, et depuis tous les ans je pars une semaine pour découvrir ce petit pays, mais tellement grand dans mon cœur.
Vous êtes maintenant Présidente de l’Association France-Israël Dijon, pouvez-vous nous en dire plus ?
En 2002, l’Association France-Israël Dijon m’invite pour une Assemblée générale. J’y vais, j’observe. Vais-je pouvoir m’investir ? La décision fut vite prise, ma place était là. Après ces années de rencontres et d’échange, le temps était venu d’être sur le terrain ! 2002, une année terrible pour Israël terrorisé par les attentats suicides. Je ne pouvais rester sans rien faire et ne rien dire, je devais agir, faire connaître même modestement et localement  Israël.
Nous cherchons  toujours à donner une image positive d’Israël, d’où l’idée de notre logo, et aussi de nos journées “Israël Autrement -  un autres regard sur Israël” depuis 2005, c’est notre façon d’équilibrer l’information au sujet d’Israël, nous visons toujours à encourager les liens d’amitiés entre nos deux peuples.
Au début, nous avions commencé par une journée et  comme il y avait comme un goût de trop peu, l’essai s’est transformé en “Semaine Israël Autrement”, malgré la crainte des autres membres de l’association qui me disaient, qu’allons-nous présenter, c’est trop long une semaine. En fait ça s’est avéré être beaucoup trop court……Il y a tant de choses à découvrir, à montrer : la culture, la gastronomie, le vin, la recherche médicale…et j’en passe.
Depuis mars 2011, j’ai été élue Présidente, c’est un grand honneur et une grande joie pour moi. Je suis bénévole sept jour sur sept, huit heures par jour. Pour 2013  nous avons programmé en Mai   « Voyage au Cœur de Jérusalem »  sur 3 jours, stands, vin, livres, conférences Jérusalem dans son aspect historique géographique, culturel, économique”. Un spectacle  « Thé à Jérusalem » avec danses Israéliennes, récits d’écrivains…..musique…Quizz sur Jérusalem…..
-Que diriez-vous à nos lecteurs de coolisraël qui ne connaissent pas  encore Israël ?
Prenez l’avion pour partir par-delà les terres, par-delà la mer, parmi les pierres, où la vie commence avec l’humanité « ISRAEL ».

1 commentaire:

  1. comment pouvez vous aimé un pays qui est arabo musulman et que vous pretendez par vos mots je ne suis pas juive et j'aime israel nuance madame ce n'est pas israel mais la peslestine qui appartient aux palestiniens et si vous etes presidente lisez l'histoire avant de vous prononcer.

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