dimanche 12 août 2012

Egypte : Après avoir ignoré les alertes d’Israël, l’Egypte se reprend – le point



Par Aschkel
Ainsi, Israël aurait averti l’Egypte la semaine dernière, d’une probable attaque terroriste dans le Sinaï.
Les services de renseignements israéliens savaient que les cellules d’El Qaïda et du Djihad mondial préparaient un attentat anti-israélien à partir du Sinaï. Ils ont même mis en gardes leurs homologues égyptiens qui ont choisi de ne rien faire. Après l’attaque de Kérem Chalom, on compte désormais en Israël sur un réveil très ferme du président Morsi et peut-être plus encore de Mohamed Tantaoui.
Le plus stupéfiant dans l’attaque lancée, dimanche soir (5 août), contre le poste frontière de Kérem Chalom est que les terroristes d’El Qaïda et du Djihad islamique qui sont censés être des musulmans pratiquants n’ont pas hésité à massacrer 17 soldats égyptiens qui venaient de terminer leur prière du soir et étaient en train de casser le jeûne du ramadan.
Sans pitié, ces intégristes de la gâchette ont pénétré dans le réfectoire du poste égyptien, et ont vidé leurs chargeurs sur les gardes-frontières avant de foncer dans un véhicule blindé vers la partie israélienne de Kérem Chalom dans l’espoir de commettre au moins autant de dégâts face aux soldats israéliens. Mais c’était sans compter sur deux paramètres : d’abord, l’extrême vigilance des forces de sécurité israéliennes le long de la frontière égyptienne depuis les attentats meurtriers du 18 août 2011 et du mois de juin dernier près d’Eilat, et ensuite, l’efficacité des services de Renseignements militaires qui disposaient d’informations sur l’imminence d’une attaque ou d’un attentat à partir du Sinaï.
Preuve en est : trois jours auparavant, l’état major de lutte anti-terroriste avait publié une très sévère mise en garde contre des risques d’attentats anti-israéliens dans la péninsule et avait sommé les touristes israéliens qui s’y trouvaient de rentrer sans délai au pays. C’est cette vigilance et ce professionnalisme du Shin Bet qui ont permis d’éviter une catastrophe dimanche soir à Kérem Chalom. Côté israélien, on a donc manifesté une satisfaction, certes, mais très mesurée. En effet, les responsables de la Défense expliquent que cette attaque terroriste confirme avant tout, le chaos qui règne dans le Sinaï depuis le changement de régime en Égypte et qui ne fait que s’accentuer de jour en jour.
u sein de Tsahal, on affirme avoir plusieurs fois prévenu les responsables égyptiens de la gravité de cette situation et de la forte probabilité d’attentats de ces dernières semaines. Mais au Caire on a préféré faire la sourde oreille. Pire : il s’avère que le nouveau pouvoir ne disposait d’aucune source d’information crédible à l’exception d’Israël. Et même si par deux fois, récemment, le commandant en chef de la planification de Tsahal, le général Nimrod Scheffer s’est rendu au Caire pour des discussions avec ses homologues égyptiens, l’administration politique n’a pris aucune mesure pour tenter de juguler, voire de lutter contre les cellules d’El Qaïda et du Djihad mondial qui se multiplient dans le Sinaï et s’y entrainent désormais presque ouvertement. Désormais après cette attaque, on espère côté israélien que les Égyptiens vont se ressaisir et comprendre que ces cellules terroristes représentent pour eux aussi une menace.
D’ailleurs, au Caire, la mort des soldats a provoqué une véritable onde de choc doublée d’une profonde humiliation. Il s’est en effet avéré qu’au moment même où les terroristes massacraient les gardes-frontières pendant leur repas, les patrons des Renseignements égyptiens cassaient le jeûne du ramadan avec les leaders des tribus bédouines du Sinaï qui collaborent pleinement avec El Qaïda et le Djihad mondial, et ce dans une tentative de rapprochement !
Concrètement, Morsi a décrété trois jours de deuil national à la mémoire des 17 soldats tués au sud de Rafiah et a donné l’ordre à l’armée de se déployer dans le Sinaï, mais sur le fond, les Frères Musulmans se sont empressés d’accuser… le Mossad israélien d’avoir programmé cet attentat « afin d’affecter le résultat de la révolution égyptienne ». Et il semble que le président égyptien ne s’apprête pas à œuvrer ouvertement de concert avec Israël pour restaurer l’ordre dans le Sinaï. C’est pourquoi en Israël on préfère compter sur l’expérience sécuritaire du général Mouhamad Tantaoui et sur les contacts dont il dispose dans Tsahal pour nettoyer la péninsule du Sinaï de ces nids terroristes qui menacent tout autant l’Égypte qu’Israël.
L’Égypte déploie des troupes dans le Sinaï
Par Samer Al -Atrush
L’armée égyptienne était déployée depuis jeudi dans la péninsule du Sinaï, avec l’accord d’Israël, dans une opération visant à mater les attaques meurtrières des groupes islamistes extrémistes, selon des journalistes et des témoins à Al-Arich (Égypte).
Les chefs bédouins, pourtant hostiles au gouvernement central, ont promis leur aide aux autorités égyptiennes lors d’une réunion jeudi soir avec le ministre égyptien de l’Intérieur à Al-Arich, une ville située à 50 km environ de la frontière avec Gaza, territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas.
Des camions militaires transportant des dizaines de véhicules blindés équipés de mitrailleuses ont traversé Al-Arich en se dirigeant vers l’est, où des activistes islamistes bédouins ont investi des villages proches de la frontière palestinienne, selon les mêmes sources.
Israël a donné jeudi soir son feu vert à l’Égypte pour le déploiement d’hélicoptères de combat afin de lutter contre des militants islamistes présumés dans le Sinaï, frontalier de l’État hébreu, a indiqué un responsable israélien à Jérusalem.
Lors de leur réunion jeudi soir avec le ministre de l’Intérieur Ahmed Gamal al-Din, les chefs bédouins ont demandé à voir les corps des 20 activistes présumés tués mercredi lors d’une opération d’envergure par l’armée égyptienne.
«Nous leur demandons de nous présenter les corps, juste un ou deux corps, pour que nous soyons convaincus», a déclaré Eid Abu Marzuka, l’un des Bédouins qui a participé à la réunion.
D’autres Bédouins ont dit qu’ils avaient des doutes sur ces informations qui ont été confirmées par un commandant de l’armée au Sinaï.
Les chefs tribaux ont aussi indiqué qu’ils avaient donné leur accord pour aider l’armée et la police égyptienne à restaurer la sécurité dans cette zone de non-droit et pour fermer les tunnels qui servent à la contrebande et à l’acheminement d’armes dans la Bande de Gaza.
«Il y a eu consensus parmi les tribus pour détruire les tunnels. Que ça dérange le Hamas (au pouvoir à Gaza), nous n’en avons cure. L’Égypte devrait faire son commerce avec les Palestiniens en passant par le poste-frontière de Rafah», a déclaré M. Marzuka.
Après la réunion, le ministre de l’Intérieur a assuré à la presse que l’armée égyptienne battrait les activistes avec l’aide des tribus bédouines, – qui reprochent pourtant au gouvernement central de les marginaliser.
«Avec l’aide des populations (du Sinaï), la mission réussira», a-t-il déclaré aux journalistes.
Mais un autre haut responsable égyptien de la sécurité basé au Sinaï a reconnu qu’ils étaient confrontés à un ennemi difficile à trouver qui avait l’avantage du terrain avec ses redoutables montagnes et le désert.
«On y arrivera peu à peu», a-t-il déclaré à l’AFP sous couvert de l’anonymat, n’étant pas autorisé à parler à la presse. «La géographie, le désert et les montagnes rendront l’opération difficile», a-t-il dit.
Dimanche, l’attaque d’un poste-frontière par des activistes islamistes présumés, qui a causé la mort de 16 gardes-frontière, a choqué le gouvernement et amené le président Mohammed Morsi à limoger le chef du renseignement et deux généraux.
Selon l’armée, les activistes avaient été soutenus par des tirs d’obus de mortier venant de Gaza pendant leur raid.
Mercredi, l’opération terrestre et aérienne au Sinaï avait été qualifiée par l’armée égyptienne de «succès total».
Cependant, dans la journée de jeudi, des tirs ont éclaté à Al-Arich, selon diverses sources. Selon Nile TV, ces heurts se sont produits devant un poste de police, mais les circonstances de l’incident restent floues.
Egypte –Israël : coup de main de salafistes dans le Sinaï
Par Alain Rodier
Dans la soirée du dimanche 5 août, un commando en provenance du Sinaï, fort d’une dizaine d’activistes portant des tenues de bédouins, rejoint, à bord de deux véhicules 4X4, le poste frontière égyptien de Rafah. Situé près du point de passage israélien de Kerem Shalom, il contrôle l’entrée en Israël et dans la bande de Gaza.
Il est 20h00 et les militaires sont en train de rompre le jeune du ramadan. Les terroristes ouvrent un feu nourri. Seize militaires sont tués. Les assaillants s’emparent de deux blindés transport de troupes Fahd. L’un d’eux est chargé en hâte de 500 kilos d’explosifs. Les deux véhicules empruntent alors à vive allure la route qui mène en Israël. Le blindé chargé d’explosifs fait une embardée et heurte une tour de guet égyptienne.
l explose instantanément, la charge étant vraisemblablement actionnée par le conducteur. L’autre blindé poursuit sa route et pénètre en territoire israélien où il est accueilli par des tirs qui ne parviennent cependant pas à le stopper. Il est alors pris à partie par l’aviation et un missile met fin à sa course folle. Pour plus de sécurité, un char israélien Merkava le gratifie de deux coups au but supplémentaires. Des tirs sont également effectués sur un nombre indéterminé de terroristes survivants qui s’enfuient à pied, dans la nuit. Consignes seront données aux habitants du kibboutz voisin de se barricader chez eux jusqu’au matin, de peur qu’un activiste ne parviennent à y pénétrer.
Au total, les Israéliens récupèrent six corps sans vie qu’ils rendent aux autorités égyptiennes dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 août. La rapidité de l’intervention des forces israéliennes est due au fait que le Shin Beth, le service contre-espionnage et de sécurité intérieure de l’Etat hébreu, avait reçu des renseignements concernant une éventuelle tentative de pénétration de la part de terroristes salafistes. La seule chose qu’il ignorait était la date et l’heure de l’action. Sur la base de ces informations précieuses, les forces frontalières israéliennes avaient été mises en alerte renforcée.
Le groupe Tawid al Jihad
L’opération du 5 août a été officiellement revendiquée par le Tawid al Jihad - aussi appelé Jahafil Al-Tawhid Wal-Jihad fi Filastin (« Les armées du Dieu unique et du Jihad en Palestine »). Ce mouvement est officiellement apparu le 6 novembre 2008, mais sa création daterait de 2006. Il aurait en effet participé aux attentats à la bombe du 24 avril 2006 dans la station balnéaire de Dahab, sur le golfe d’Aqaba. Cette action avait causé la mort de 23 personnes, majoritairement des Egyptiens. Le 5 février 2011, le cheikh Al-Maqdisi, l’autorité morale dont s’inspire cette formation, a émis une fatwa autorisant le meurtre de civils juifs et catholiques, car ils sont considérés comme des « combattants agressifs [...]fondamentalement pas innocents ». Le 2 mars de la même année, le citoyen italien Vittorio Arrigoni – un activiste pacifiste membre du Mouvement de solidarité internationale (pro-Palestinien) – a été enlevé par le Tawid al Jihad puis étranglé (ou pendu). Selon ses assassins, il était venu dans la bande de Gaza pour « corrompre ses habitants » et de toute façon, il venait d’un pays « impie ». Depuis cette époque, le Tawid al Jihad revendique régulièrement des attaques à la roquette du territoire israélien. A noter qu’Al-Maqdisi, qui avait été arrêté par le Hamas le 2 mars 2001, a été relâché le 3 août 2012, soit deux jours avant l’attaque de Karem Abou Salem. Peut-être est-ce un pur hasard ?
Il semble que l’objectif principal des terroristes était bien les gardes-frontières égyptiens, l’attaque suicide de la frontière israélienne qui s’en est suivie étant considérée comme un dernier « coup de panache ». En effet, les activistes savaient pertinemment qu’ils allaient vers une mort certaine. Certains étaient d’ailleurs équipés de ceintures d’explosifs. Ils tenaient à prévenir le nouveau pouvoir du président Mohamed Morsi qu’il devait compter avec eux. D’ailleurs, les Frères musulmans égyptiens ont soutenu en sous-main cette opération en prétendant qu’elle avait été organisée par le Mossad, assertion totalement fantaisiste qui relève de la théorie du complot. L’attaque directe de la frontière israélienne est cependant considérée par les Palestiniens comme un geste héroïque destiné à galvaniser les activistes islamiques en mal d’action.
Al-Qaida s’installe dans le Sinaï
Cela fait des années que des groupuscules salafistes ayant fait allégeance ou clamant leur admiration pour Al-Qaida ont vu le jour à Gaza. Le Hamas, qui dirige cette région palestinienne depuis 2007, les a laissé prospérer malgré quelques affrontements avec ces groupes. Les Iraniens, qui soutenaient le Hamas jusqu’à ce que ce mouvement se range du côté des opposants syriens, ont tout fait dans le passé pour qu’Al-Qaida n’infiltre pas la résistance palestinienne. Les choses semblent avoir bien changé depuis quelques temps, le Hamas ayant retrouvé sa liberté d’action. Le Jihad islamique qui est un mouvement islamo-nationaliste palestinien, vient également de distendre ses relations avec Téhéran, également en raison de la guerre civile qui se déroule en Syrie. L’Iran parait en conséquence avoir perdu totalement le contrôle qu’il pouvait encore avoir au sud d’Israël.
Les six principaux groupes salafistes nés à Gaza sont :
le Tawid al Jihad du cheikh Ahmad’Abd Al-Karim Al Sa’idani – alias Abou al-Walid Al-Maqdisi ;
le Masada al Mujahideen d’Abou Omar al Ansari ;
l’Armée de l’Islam ou Jaish al Islam de Mumtaz Dughmush[1] ;
Jund Ansar Allah (« Les combattants de Dieu ») dont le chef a été tué en août 2009 par le Hamas car il remettait en cause la suprématie du mouvement palestinien sur la bande de Gaza ;
Jaish al Ummah (l’Armée de la Nation), groupuscule apparu récemment ; il est très hostile aux chiites iraniens ;
Jaish al Mu’minun (« L’Armée des croyantse), groupuscule qui ne limite pas ses ambitions à la Palestine mais entend participer au djihad mondial.
Dans le Sinaï égyptien, des groupes similaires sont apparus depuis le « printemps » arabe (2011). Les trois principaux sont :
l’organisation Al-Qaida dans la péninsule du Sinaï et son bras armé, Ansar al Jihad, apparu le 20 décembre 2011, qui  a saboté l’oléoduc entre l’Egypte et Israël plus de quatorze de fois depuis un an ;
le Conseil consultatif des Moudjahiddines (Mujahideen Shura Council/MSC) ;
le Jund al Shura (« Les soldats de la loi islamique »).
Tous ces mouvements, soutenus par les populations bédouines qui ont été délaissées depuis des années par le pouvoir central du Caire, menacent directement les intérêts égyptiens, israéliens, américains et plus généralement occidentaux dans la zone. Ainsi, le 1er août 2012, le Jund al Shura a menacé directement les forces de paix américaines dans le Sinaï, ainsi que les Egyptiens.
Israël a autorisé l’entrée de sept bataillons égyptiens dans la zone démilitarisée du Sinaï afin de permettre au Caire de tenter de maîtriser la situation dans la région. Toutefois, cette mesure n’était pas suivie d’effet à la mi-août 2012. Aussi, il est légitime de se demander si la volonté politique égyptienne de rétablir l’ordre dans la région est bien réelle. En effet, ce ne sont pas les frappes aériennes à l’aveuglette sur des campements de nomades de bédouins qui permettront de sécuriser la zone. Bien au contraire, ils risquent de pousser les Bédouins un peu plus dans la rébellion et dans le soutien à Al-Qaida.
Il est donc à craindre que la situation sécuritaire se dégrade considérablement au Sinaï dans les mois qui viennent, provoquant une forme de « somalisation » de la région, à travers laquelle divers chefs de guerre vont pouvoir lancer des actions en direction d’Israël tout en se livrant à de juteux trafics criminels sur les territoires qu’ils contrôlent.
La situation s’assombrit notablement pour l’Etat hébreu qui, s’il n’est pas confronté à une menace d’attaque militaire classique comme ce fut le cas dans le passé, doit faire face à une insécurité latente et volatile de plus en plus importante. En effet, de nombreux groupes, soit salafist
es s’inspirant de la pensée d’Oussama Ben Laden, soit chiites (cf. le Hezbollah libanais) rêvent d’en découdre avec les « sionistes ». La menace qui visait jusqu’à présent les intérêts d’Israël à l’étranger, a tendance à se resserrer autour du territoire national. Il convient de rajouter à cela l’accession probable de l’Iran à la puissance nucléaire qui reste un sujet d’inquiétude majeur pour Tel-Aviv.
Nul doute que les dirigeants israéliens ont pleinement conscience qu’il n’est plus temps de baisser la garde car ils doivent être en mesure d’assurer la protection effective de leur population. Heureusement pour l’Etat hébreu, le monde musulman reste profondément divisé.

[1] Des membres de cette organisation sont présents en Syrie où ils combattent le régime de Bachar el-Assad.
Par Aschkel pour israel-flash et sources - timesofisraellapresse.cahamodia.fr

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