dimanche 19 août 2012

Candice Cohen-Ahnine : la mort suspecte d’une mère courage....

Après quatre ans de combat acharné, Candice Cohen-Ahnine devait enfin revoir sa fille de 11 ans, Haya, retenue en Arabie saoudite. | (dr.)

Candice Cohen-Ahnine, qui tentait de récupérer sa fille retenue en Arabie saoudite, s’est tuée en tombant d’une fenêtre chez elle à Paris. Elle tentait de passer chez un voisin, comme si elle fuyait un danger…

C’est un destin tragique qui s’est achevé jeudi soir au pied d’un immeuble cossu du VIIIe arrondissement de Paris, à deux pas des Champs-Elysées. Celui de Candice Cohen-Ahnine, 34 ans, qui aura vécu un bref conte de fées avant un long calvaire. Elle a été découverte morte après une chute du 4e étage dans des circonstances qui restent troubles. 

« Il y a quelques jours, Candice m’avait confié qu’elle se sentait menacée », glisse d’ailleurs un proche de la défunte. Une autopsie et la poursuite de plusieurs auditions de témoins et de voisins devraient permettre d’en savoir plus dès le début de la semaine.

Depuis 2008, Candice se battait pour récupérer sa fille Haya, 11 ans, retenue par son père, un prince saoudien. Après des années de bras de fer juridique et diplomatique, la mère courage entrevoyait le bout du tunnel et avait obtenu le droit d’aller rencontrer Haya dans un mois à Riyad.

« Je suis totalement anéantie, réagissait hier son avocate, Me Laurence Tarquiny-Charpentier. Je l’ai eue au téléphone quelques heures avant le drame. Nous avions rendez-vous lundi (NDLR : demain) pour continuer à préparer son voyage en Arabie saoudite. Elle était exaltée, motivée, ravie. Il se passait beaucoup de choses positives ces temps-ci dans le dossier. » Comme d’autres proches, l’avocate exclut totalement l’hypothèse d’un suicide. Ce que semblent confirmer aussi les premiers éléments de l’enquête.

A priori, Candice aurait tenté de passer de son appartement à celui de son voisin en enjambant la fenêtre avant de glisser puis de tomber après avoir essayé de s’agripper au garde-corps. Tentait-elle de fuir quelqu’un? Si oui, qui? Deux questions au cœur de l’enquête qui démarre à peine. « Il y a beaucoup de choses à vérifier pour comprendre », lâchait un proche du dossier hier.

Après des années de lutte discrète et diplomatique, Candice Cohen-Ahnine avait publié un livre témoignage, « Rendez-moi ma fille ! », au début de l’année. Elle y racontait sa rencontre en 1997 à Londres avec Sattam, descendant de la famille royale d’Arabie saoudite. Après ce coup de foudre, les voyages, les palaces, une petite fille était née en 2001 à Hyères (Var). Haya n’allait pas tarder à devenir un enjeu déchirant au sein du couple. Marié à une autre femme dans son pays, Sattam ne peut plus vivre son idylle avec Candice, qui refuse le rôle d’épouse clandestine. Restée en France avec sa fille, elle ne revoit plus Sattam jusqu’à un voyage en Arabie saoudite au scénario dramatique. Piégée et enfermée dans un palais de Riyad, Candice est séparée de sa fille. Elle finit par être exfiltrée vers Paris. Sans son enfant.

« La violence de cette séparation avait fait de Candice une femme marquée par la souffrance. Mais c’était aussi une super combattante, convaincue qu’elle reverrait sa fille », souffle son avocate. Après des mois difficiles où le dossier semblait bloqué, la justice française avait donné raison à Candice.

La décision avait même été transmise au prince saoudien en mai dernier. S’il semblait encore très difficile de voir ce jugement exécuté et Haya rentrer en France, le voyage de Candice prévu à partir du 14 septembre devait au moins mettre fin à quatre ans d’attente insupportable.

Le Parisien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/candice-cohen-ahnine-la-mort-suspecte-d-une-mere-courage-19-08-2012-2129951.php
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Candice Cohen-Ahnine, une Française dont l'enfant a été enlevée en 2008 par son père, un prince saoudien, a été retrouvée morte à Paris. Elle est tombée de sa fenêtre en tentant visiblement de fuir un danger.


Candice Cohen-Ahnine est morte sans avoir pu revoir sa petite Haya. La Française de 35 ans qui se battait pour la garde de sa fille de 11 ans, enlevée en 2008 par son père saoudien, est décédée jeudi dans «des circonstances troubles» à son domicile parisien. Une autopsie doit être pratiquée et une enquête va être prochainement ouverte, précisent les éditions de l'Archipel, qui avaient publié son livre Rendez-moi ma fille!.

Selon les premiers éléments de l'enquête dévoilés par le Parisien, la jeune femme a fait une chute de quatre étages depuis son appartement situé dans le VIIIe arrondissement de Paris. Candice Cohen-Ahnine est tombé de sa fenêtre en tentant de passer dans l'appartement voisin. Fuyait-elle un danger? Selon un proche cité par le quotidien, la jeune femme se sentait menacée depuis plusieurs jours.

Candice Cohen-Ahnine devait bientôt revoir sa fille. Elle avait obtenu un droit de visite et devait se rendre début septembre à Riyad. En janvier 2012, elle avait par ailleurs remporté une première victoire judiciaire: un tribunal de Paris avait exigé que l'enfant soit rendue à sa mère, le père s'exposant à ce que soit délivré contre lui un mandat d'arrêt international.
L'histoire remonte au milieu des années 90. En vacances à Londres, la jeune femme de confession juive rencontre Sattam bin Khaled bin Nasser al-Saoud, qui appartient à la branche cadette de la famille du fondateur du royaume. Ils tombent amoureux. Les deux amants se voient au détour des voyages d'affaires de Sattam. 

En 2001, le couple donne naissance en France à la petite Haya. Mère et fille vivent confortablement dans l'Hexagone, soutenues financièrement par le prince saoudien. Mais la relation s'envenime. Sattam lui apprend qu'il doit se marier avec une de ses «cousines» et Candice Cohen-Hanine rompt en 2006.
«J'ai subi des sévices physiques et psychologiques»

Sous la pression de Sattam, désireux de revoir sa fille, la jeune Française se rend à Riyad en septembre 2008. C'est là que le cauchemar commence: la jeune mère se fait confisquer son passeport et est emprisonnée dans un palais de la ville. Sa fille lui est enlevée. «J'ai subi des sévices physiques et psychologiques. Je n'avais rien. Pas même accès à de l'eau potable, avait-elleconfié au Figaro. J'ai pu m'échapper une première fois. J'étais seule, sans argent, sans papier. J'ai cru trouver de l'aide à l'ambassade de France. Mais la consule m'a conseillé de retourner au palais. Ce que j'ai fait. Et j'ai passé plus de sept mois enfermée».

Candice s'évade une seconde fois. Elle réussit même à avoir un droit de visite, quelques minutes une fois par semaine, pour voir sa petite Haya. Mais sa vie est en danger: accusée -à tort- d'être une ancienne musulmane convertie au judaïsme, elle risque la peine de mort. Cette fois, le Quai d'Orsay intervient et en juin 2009 elle est exfiltrée. Mais sans sa fille. C'est le début d'un long combat, qui aboutira en octobre 2011 à la publication d'un livre pour «porter à la connaissance de tous» son histoire.



LIRE AUSSI:
» Le combat d'une mère pour retrouver sa fille

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/08/17/01016-20120817ARTFIG00512-mort-suspecte-d-une-femme-qui-se-battait-pour-voir-sa-fille.php


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