samedi 28 juillet 2012

Vous souvenez-vous du Minitel ?



Le Minitel n’est plus, et pourtant, il aura marqué toute une génération, du fait de son statut d’ancêtre de l’Internet. Nous vous proposons en cette fin de semaine de tester vos connaissances sur cette machine !

Depuis le 30 juin 2012, les services du Minitel ont fermé, signant la mort de cet ancêtre d’Internet qui a connu un grand succès en France au tournant des années 1980/90. Vous avez connu la « magie » de ces terminaux si particulier ?
---------------------------------------------------------------------------------
Le Minitel (pour « Médium Interactif par Numérisation d’Information TELéphonique ») est un terminal informatique destiné à la connexion au service français de Vidéotex baptisé Télétel, actif de 1980 à 2012. Cette technologie de communication à la porteuse caractéristique (fréquence au sifflement aigü) a été développée par le ministère des Postes et Télécommunications et utilisée enFrance, essentiellement dans les années 1980 et 1990, avant d'être supplantée par l'accès à Internet. Par métonymie, le mot « Minitel » a fini par désigner l'ensemble du service Vidéotex en France ainsi que les éléments de réseau (concentrateurs, points d'accès) destinés à rendre ce service.

En février 2009, selon le Groupe France Télécom, le réseau de Minitel enregistrait encore 10 millions de connexions mensuelles sur 4 000 codes de services Vidéotex, dont un million sur le 3611 (annuaire électronique). France Télécom a fermé le service le 30 juin 20121, bien que 2 millions de personnes l'utilisaient encore en 20102, pour 200 000 euros de chiffre d'affaires3.

En 1977, la remise à Valéry Giscard d'Estaing, président de la République, du rapport sur l'informatisation de la société, rédigé par Simon Nora et Alain Minc, va entrainer une révolution technologique baptisée par les auteurs du néologisme « télématique » défini comme la connexion de terminaux permettant la visualisation de données informatiques stockées dans des ordinateurs à travers les réseaux de télécommunications. L'année suivante, en 1978, la France décide de lancer un réseau vidéotex accessible par un terminal peu onéreux. Cette décision sera rendue publique par Gérard Théry (directeur de la DGT) à l'Intercom 79 de Dallas (Texas) qui réunit le gratin mondial des télécommunications. Il y annonce avec une certaine emphase le déclin de l'ère du papier4.

Le concurrent américain du Minitel se nommait en effet le système NAPLPS. Conçu comme vecteur de vente à domicile, il mettait l'accent sur un affichage en couleurs de qualité photographique.
Suite au faible débit des lignes de l'époque – surtout aux États-Unis – la déception fut sévère :
  • l'affichage de certaines pages pouvait prendre une durée de six minutes ;
  • le mixage de texte et de graphiques, qui ne posait pas de problème avec les caractères semigraphiques de basse qualité du Minitel, n'était pas possible sans faire monter le coût de réalisation du terminal à des valeurs prohibitives en 
  •  en RAM et en ROM.
Directeur technique du Centre commun d'études de télévision et télécommunications à RennesBernard Marti a coordonné les travaux d'une équipe à l’origine du Minitel, le projet Minitel étant supervisé par Jean-Paul Maury, directeur du projet « Annuaire Électronique et Minitel » (1979 - 1985)8. D'après Bernard Marti, le nom « Minitel » serait l'abréviation de « Médium interactif parnumérisation d'information téléphonique »9.
Dans le film La personne aux deux personnes (2008), un faux journal télévisé animé par Patrick Poivre d'Arvor annonce le décès par accident, à l'âge de 78 ans, de l'inventeur du Minitel : l'ingénieur Jean-Yves Pouchard.

La phase d'expérimentation commence en 1980 à travers deux opérations sur le terrain :


L'un des 55 premiers terminaux distribués à Saint-Malo montre un plan d'Intra-Muros.
Il était pourvu d'un clavier ABCD.
Alors qu'il est prévu de fabriquer 30 millions de Minitel, Valéry Giscard d’Estaing, devant le lobby de la presse qui voit un concurrent dans cette nouvelle technologie, se ravise et décide de lancer des expérimentations10.
En juillet 1980, à Saint-Malo, les 55 premiers utilisateurs de l'annuaire électronique sont équipés. En 1981, 4 000 Minitel sont distribués en Ille-et-Vilaine. Il s'agit de tester ce nouveau service chargé de remplacer l'annuaire papier. Il devait aussi alors alléger le service traditionnel des renseignements, passablement saturé devant la croissance du parc téléphonique fin des années 1970. Il se justifiait aussi par l'efficacité d'un service de renseignements recouvrant l'ensemble des abonnés au téléphone en forte croissance. Les publications des annuaires papier, constamment dépassées, créaient une forte demande sur les renseignements téléphoniques alors assuré par des fonctionnaires des PTT.

L'expérience de l'annuaire électronique ayant entrainé une forte résistance de la presse quotidienne régionale (Ouest-France en tête) le ministère des PTT eut l'idée de désamorcer la fronde en organisant une autre expérience incluant d'autres services (petites annonces, informations, messageries) qui se déroula à Vélizy, dont le nom de la ville est devenu un terme générique dans le jargon du milieu de la télématique.

Seuls restèrent en lice le Minitel, le Prestel, le Ceefax, le Bildschirmtext – tous en Europe, tous fondés sur la norme Vidéotex. La réalisation du Minitel ayant été confiée à trois industriels différents (MatraRadiotechnique (Philips) et Télic-Alcatel), le prix des séries put être négocié au plus bas en tenant compte d'une courbe d'apprentissage des sous-traitants.

En 1997, le minitel rapportait six milliards de francs5.
Actuellement, le programme Télétel (nom du réseau des terminaux appelés Minitel) est reconnu dans le monde entier comme le premier réseau télématique grand public et comme un succès commercial6



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La grandeur de Binyamin Netanyahou....

Binyamin Netanyahou était en visite aux Etats-Unis pour la conférence annuelle de l’AIPAC. Cette visite devait être triomphale. Elle a ...