jeudi 19 juillet 2012

Les cigales et les fourmis, aujourd’hui qui sont-elles ?



Jean de la fontaine
Décidément Jean de la Fontaine était un réel visionnaire, Alors aujourd’hui qui sont les cigales et qui sont les fourmis ?

Par Yéochoua Sultan
Nous ouvrirons ces lignes en reprenant un peu la rhétorique d’une des fables les plus connues de la Fontaine, puisqu’elle est apprise par cœur en cours primaire. «Les cigales ayant chanté tout l’été se trouvèrent fort dépourvues lorsque la bise fut venue ; elles allèrent crier famine chez les fourmis leurs voisines, les priant de leur prêter quelques grains pour subsister jusqu’à la saison nouvelle.»
Comme dans le texte original, et comme le disait bien avant Esope et la Fontaine le roi Salomon, «Va voir la fourmi, fainéant!», les fourmis resteront dans ce propos le symbole du courage et les cigales de l’insouciance mal placée. A la différence près qu’il s’agira ici non pas d’individus mais de civilisations, les civilisations travailleuses et consciencieuses, d’un côté, et les civilisations incapables de mettre en valeur leurs ressources, de l’autre.
Bien que l’on puisse aisément admettre qu’à titre individuel, des ressortissants de pays qui ne font rien pour s’en sortir puissent honnêtement tenter leur chance ailleurs, et réussir, puisqu’ils ne quémanderont pas quelques grains mais se mettront sérieusement au travail et auront mérité le fruit de leur labeur, il ne faut pas se voiler la face vis-à-vis des autres, dont l’attitude est d’autant plus désobligeante pour les gens courageux venus des pays des cigales qu’elle les fait regarder d’un mauvais œil par généralisation du cas.
Déchantant en été et ne chantant pas, les cigales choisissent pour finir d’autres horizons, plus prospères. Le danger consiste à généraliser d’une manière abusive, et de prendre en pitié, dans les contrées des fourmis travailleuses, sans aucune distinction, tous les ressortissants de tous les pays cigaliens, qui en général se gaspillent en guerres de religions ou interethniques, en incluant dans le lot les plus grands fauteurs de troubles des pays de départ.
Aussi, l’ambiance tiers-mondiste se fait même en plein hiver une place au soleil des grandes villes européennes ou d’autres pays qui travaillent. Ce qui est plaisant au départ pour tout le monde, autant pour le nouvel arrivé que pour l’ancien habitant, c’est que des systèmes sociaux soutiennent les plus faibles économiquement. Le nouveau est très content de l’accueil, et l’ancien de ne pas avoir près de chez lui un dépouilleur potentiel.
L’ennui, c’est que ces systèmes ont été prévus pour soutenir l’équilibre social. Un demandeur d’emploi remerciera son pays de ne pas l’oublier le temps de retrouver un poste, de la même façon qu’il sait que lorsqu’il travaillait, ses cotisations servaient à soutenir des gens ayant enduré les épreuves qu’il éprouve à son tour. Il sait aussi que sa retraite est alimentée par la vie active, tout comme il payait au même âge celle des anciens du temps.
Le décalage entre les cultures des cigales et des fourmis veut que les premières passent de reconnaissantes pour le somptueux cadeau, manne inespérée et extraordinaire, à exigeantes, quand elles s’habituent à ne jamais rien faire d’autre qu’à protester si les allocations désignées par toutes sortes d’initiales administratives ne viennent pas assez vite ou ne sont pas assez larges ; et que les dernières croulent sous le déficit, se demandant bien quand les cigales aux circonstances atténuantes pour les uns et exténuantes pour les autres deviendront enfin des fourmis.
Mais c’est encore un problème dû au décalage des cultures, car les cigales trouvent normal qu’ayant gaspillé toutes les ressources de leurs pays, elles migrent vers les pays où il y a encore quelque chose à se mettre sous la dent. Après avoir razzié certaines latitudes, on razzie plus au Nord, à la grande lassitude des grandes fourmilières. Mais nous respecterons l’image choisie par le fabuliste et ne remplacerons pas le «concept» de cigale par celui de sauterelle.
Une autre anomalie consiste à l’extrême indulgence qui continue à rendre intouchables mais surtout à l’abri de toute critique les émigrants des pays où c’est l’été toute l’année, quand ils commencent à troubler l’ordre social des pays vers lesquels ils migrent. Les réfugiés menacés par les catastrophes humaines existent, autant que les victimes de catastrophes naturelles, mais la plupart des immigrants que peuvent voir arriver les fourmis dans leurs pays ne sont pas des apatrides.
Leurs différentes patries ne sont pas dépourvues de ressources, et ce sont même les plus riches en métaux et minerais précieux. En comparaison, les sols pauvres en pétrole, chez maintes fourmis, obligent leurs habitants à avoir des idées. Souvent, voire systématiquement, un manque d’humanité séculaire qui diffère peu de la mentalité qui dominait pendant les époques sombres et non encore totalement révolues de l’esclavage empêche les êtres humains employés aux pays des cigales d’avoir droit à un minimum de conditions de travail et de salaire.
La misère qui résulte de la mauvaise répartition du fruit de l’exploitation des ressources est édifiante. Les associations humanitaires, les vraies, pas celles qui engraissent par mauvaise pitié des terroristes déjà gras, s’emploient à œuvrer sur le terrain pour lutter contre la famine et la maladie. Des armes et du matériel de combat des plus sophistiqués sont achetés par des Etats qui ne mettent pas le moindre sou pour investir dans l’irrigation et l’exploitation du sol dans le secteur primaire, celui de l’agriculture et de l’élevage. Mais est-ce bien là le seul problème?
Ou alors, serait-on obligés d’approuver le célèbre hanteur, qui par ailleurs travaille comme la fourmi, quand il considère que la misère serait moins pénible au soleil? Pas facile!
Une troisième question qui saute tout de suite à l’esprit dans ce contexte reste celle de l’avancée du désert. Les hommes sont-ils les victimes du désert, au Sahara et au Sahel, ou est-ce le contraire qui est vrai? Ne serait-ce pas le sol qui serait la victime des débordements de l’espèce humaine?
Et pourtant, a priori, rationnellement parlant, la réalité d’Israël répond à ces trois questions. Du Sahel à Israël, il n’y a qu’un pas. Israël est contraint, en raison de son environnement inhumain et hostile motivé par le domaine de la guerre et une religion intolérante et destructrice, d’être à la pointe du progrès sur le plan de l’armement. Or, cet armement est destiné à garantir la paix et la prospérité de la population civile, mais il n’empêche pas le salaire minimum, 4100 NIS, les congés payés, les soins médicaux pris en charge et les indemnités en cas de perte de l’emploi d’exister.
Sur le plan du soleil et de la misère qu’un temps estival coriace devrait encourager au même titre qu’une prolifération de cigales, c’est en centaines d’heures qu’est évaluée la différence entre le temps de travail en Israël et des pays où le climat favoriserait selon le poète la prédominance des fourmis, en dépit du prétendu réchauffement climatique démenti par la conférence au sommet à ce sujet annulée à Copenhague il y a peu en raison d’un froid trop intense. Et ce ne sont pas les pays de l’hiver qui travaillent le plus.
Et en ce qui concerne la pauvreté des ressources et du sol, Israël bénéficie certes de la promesse de voir sa terre cesser d’être un désert dur comme le cuivre et reverdir à son retour, mais non sans efforts. Pour reprendre une autre célèbre phrase, «Aide-toi, le Ciel t’aidera». Israël développe depuis des dizaines d’années des systèmes d’irrigation de pointe, allant du goutte à goutte selon les besoins exacts de chaque espèce végétale et permettant d’en goûter les saveurs, à la récupération de l’eau par condensation de l’hygrométrie de l’air.
Des eucalyptus ont été plantés là où l’insalubrité l’exigeait, pour drainer l’eau croupie, siège du paludisme et de la malaria. Des haies de cyprès ont été dressées pour freiner le vent et le sable. Seulement, les cigales avoisinantes ne le comprennent pas et veulent par jalousie et mesquinerie dépouiller les Juifs de ce qu’ils obtiennent par leur labeur et la bénédiction du Ciel. Les cigales voient un pays verdoyant, un pays où le climat a été adouci, où des oasis transfigurent le désert.
Et, comparant le pays d’Israël au sol qu’elles occupent, les cigales en meurent de jalousie, protestent que les Juifs aient accaparé les terres les plus fertiles, et se mettent à convoiter un terrain dont elles n’ont fait que souligner la désolation pendant des siècles, comme cet ancien Turc qui a saisi la Cour suprême israélienne, voyant comment un sol rocailleux et à première vue sans valeur a été transformé en cité verdoyante où il fait bon vivre, s’étant soudain rappelé que les étrangers qui avaient occupé la terre d’Israël et perpétué la pauvreté avaient inscrit cette parcelle à son nom.
De la même façon, comment pourrait-on reprocher à des Israéliens d’être mécontents de voir affluer par milliers des ressortissants de Somalie et Erythrée qui n’ont rien fait de leur pays et qui viennent profiter du labeur d’une nation dont le sol n’avait rien d’enviable au départ, même comparé à celui des cigales?
Le seul angle sous lequel on pourrait approuver les migrations des cigales, puisque, une fois encore, c’est le terme qui a été choisi, serait de considérer que le dicton qui exige que les succès ne viennent qu’après l’effort devrait être réfuté et modifié en: «Tu peux toujours t’aider, le Ciel jamais ne t’aidera», et de considérer alors que ces pays et leurs habitants seraient désespérément maudits par D. jusqu’à la fin des temps. Mais pour s’en assurer, encore faudrait-il essayer! Comprenne qui pourra!
 Yéochoua Sultan pour israel-flash

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