mercredi 18 juillet 2012

La chasse aux cercles de jeu clandestins s'intensifie...




Avec une nouvelle interpellation dans les quartiers chics de Paris, la chasse aux tables de jeu clandestin se poursuit. L'une d'entre elles, courue des acteurs, chanteurs et chefs d'entreprise, a été fermée.




Dans la ligne de mire de la brigade de répression du banditisme (BRB), le petit milieu du jeu clandestin a de plus en plus de mal à trouver les recoins où terrer son activité. Après la fermeture du célèbre Cercle Wagram et la vague d'interpellations qui a visé d'autres établissements parisiens au début de l'année, le «grand ménage» continue, confirment des sources policières.


Il y a une semaine, un organisateur de parties de poker clandestines a été interpellé dans un quartier chic de Paris où le tout showbiz défilait pour miser des dizaines de milliers d'euros. L'homme a été mis en examen pour «tenue d'une maison de jeux de hasard en bande organisée» et «association de malfaiteurs», après que les enquêteurs eurent trouvé 230.000 euros de chèques provenant des joueurs. Une «table» prestigieuse courue des acteurs et chanteurs en vue mais aussi des chefs d'entreprise fortunés, nichée dans un appartement aussi discret que luxueux.

Des mises entre 100.000 et 400.000 euros

Pour ces parties à gros enjeu, les convives devaient se présenter avec 10.000 euros en liquide minimum et un chèque en blanc «comme caution», témoigne un joueur, «gage de paiement des dettes». Des conditions aménageables en fonction de l'identité du joueur, précise un autre habitué. «Cela dépend de ce que vaut ton nom, dit ce retraité du banditisme. Personne ne remet en cause ta solvabilité ou n'exige quoi que ce soit si tu es connu des autres. 


Et comme c'est un cercle d'initiés très restreint, chacun se connaît, tout le monde se tient, personne n'a intérêt à trahir la confiance de l'autre.» Selon lui, les mises de ces «grosses parties» vont souvent de 100.000 à 400.000 euros mais peuvent être «no limit», raconte-t-il en évoquant la perte de 700.000 euros en une seule soirée. Rarement dans des tripots, ces pokers pour VIP ont lieu dans des appartements cossus du XVIe arrondissement, dans les hôtels particuliers du VIIe ou encore avenue Montaigne, selon un as du poker.

«J'y ai joué avant que ça ne dérive», confie Bruel

Des adresses prestigieuses où ont été récemment interpellés deux autres organisateurs de jeu clandestin. Dans leur appartement du parc Monceau et de Neuilly-sur-Seine, les hommes de la BRB ont retrouvé quelque 150.000 euros, ainsi que des armes. Une soirée leur rapportait entre 5000 et 12.000 euros. Et les croupiers professionnels, engagés pour le jeu, touchaient environ 500 €.


Si la loi sanctionne tout échange d'argent, fût-il de 10 euros, dans les jeux de hasard organisés clandestinement, son application montre que seuls les organisateurs sont réellement inquiétés. Ils encourent jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.


Les joueurs, eux, sont rarement poursuivis. Le chanteur et grand amateur de poker Patrick Bruel, qui fréquentait le dernier cercle démantelé, n'a fait qu'être entendu comme témoin dans le dossier.


Les enquêteurs préfèrent concentrer leurs investigations sur les responsables de ces tables, suspectés de blanchirl'argent sale sur leur tapis vert. «J'y ai joué occasionnellement avec des copains avant que cela ne dérive vers des pratiques contestables», explique Patrick Bruel. «Dès lors que des éléments extérieurs, qui ne m'ont pas plu, ont rejoint la table, je n'y suis plus allé. Cela fait cinq ou six mois. Je suis donc parfaitement hors de cause dans cette histoire».

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