dimanche 22 juillet 2012

Israel : Editorial : Une étoile bleue pour nous protéger...









Il est environ 18 heures en Israël lorsque tout bascule. Sur les Smartphones, les notifications des journaux israéliens s’enchainent les unes après les autres en quelques secondes : « attentat contre un bus israélien à Burgas, plusieurs morts ».



Les premières minutes sont irréalistes. Difficile de comprendre la situation. Les questions se multiplient. Une attaque contre un bus ? Quel bus ? Les images d’autobus en feu, explosés, dans les rues de Tel Aviv, Netanya et Jérusalem semblent pourtant loin, un mauvais souvenir des années 2000.

Une attaque à Burgas ? C’est où Burgas ? C’est loin Burgas ? C’est dangereux Burgas ? Pourquoi à Burgas ?
Les heures passent et la réalité reprend le dessus. En janvier dernier le Mossad avait déjà déjoué une tentative d’attentat contre des objectifs israéliens en Bulgarie. D’un coup on comprend : les terroristes ne parviennent plus à nous frapper chez nous. Alors ils ont décidé de nous faire sentir en danger partout ailleurs. A Buenos Aires, à Bombay, à Toulouse, à Burgas.

La menace que l’on croyait lointaine est en réalité encore là. Le souvenir des attentats suicides en cascade des années 2000 revient et nous frappe en plein visage avec la force d’une gifle inattendue. Les vieux reflexes, que l’on aurait préféré enterrer à jamais, reprennent le dessus.

On allume la radio. On entend que des chansons tristes. On veut l’éteindre en se disant « déjà assez déprimé comme ça », mais on se sent coupable vis-à-vis des victimes. Alors on laisse la radio allumée et l’on se fait la réflexion qu’il est dommage que les plus belles chansons ne passent que les jours d’attentats.
On part de manière frénétique à la recherche d’informations en ouvrant simultanément tous les sites que l’on connait. On allume les chaînes israéliennes quand on a la chance de comprendre l’hébreu et on a les larmes aux yeux en voyant les mêmes images en boucle qui nous semblent que trop familières.

On allume en France les chaînes d'infos et on enrage contre les médias français qui nous parlent du transfert d’un joueur du PSG pour une somme faramineuse, qui nous parlent de Paris-Plage, qui nous parlent de la Syrie…mais qui ne disent pas un mot sur ces adolescents israéliens tués avant le milieu de la nuit. On se sent seul dans une tristesse que seuls les Israéliens peuvent comprendre.

On se rappelle d’amis qui ont voyagé récemment à Burgas et on se dit qu’on a de la chance qu’ils n’y soient pas allés plus tard. Et comme l’a écrit un jour Yair Lapid en parlant de ces attentats, on se réjouit qu’il n’y ait personne que l’on connait parmi les victimes …avant d’avoir honte d’avoir été content.

Aujourd’hui certains prédisent la guerre. Contre l’Iran qui semble avoir commandité l’attentat. Contre le Hezbollah qui panique à l’idée de voir Assad tomber. Contre le Hamas qui multiplie les tentatives d’enlèvements. Rien de rassurant.

En attendant, une photo nous hante. On y voit un jeune israélien qui n’a probablement pas encore 20 ans. Il est assis sur une chaise roulante, blessé. Pris en charge par les sauveteurs israéliens qui ont accouru en Bulgarie pour l’aider, il a la main sur le visage et prie pour remercier le ciel de l’avoir laissé en vie.

On a tous un peu envie de dire la même chose. Dire « merci », car nous sommes encore là et que, comme sur cette photo, nous sentons derrière nous une Etoile qui nous protège.
Merci. 

Cet éditorial est dédié à la mémoire des victimes de l'attentat de Burgas :

 Itzik Kolnagui, 28 ans de Petah Tikva, Amir Menashé, 28 ans, de Petah Tikva, Maor Haroush, 25 ans d'Acco, Elior Price, 26 ans, d'Acco, et Kohava Shriki 44 ans de Rishon Letzion.

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