lundi 18 juin 2012

Ohad Rosen : militaire, auteur, élu et espoir pour l’avenir d’Israël Par Julien Bahloul....



 Il n’a pas trente ans et les analystes voient déjà en lui un immense espoir pour l’avenir d’Israël. Conseillé municipal, auteur d’un roman à succès, ancien officier de Tsahal, communiquant hors-pair…Ohad Rosen a de l’ambition pour lui et surtout pour son pays. Rencontre. 

"Je t'appelerai homme"


Eté 2006 : les sirènes retentissent dans le nord d’Israël. Personne n’imagine alors que vient de débuter une guerre entre l’Etat juif et l’organisation terroriste shiite Hezbollah, connue aujourd’hui sous le nom de « Deuxième Guerre du Liban ».
 

Cette guerre a soulevé de nombreux points d'interrogation quant au bon fonctionnement de l'État d'Israël, à la fois d’un point de vue stratégique sur le champ de bataille que du point de vue de la lutte pour gagner la bataille de l’opinion sur la scène internationale.
Un des livres les plus remarquables lié à cette période est «Je t'appellerai homme », de Ohad Rosen, qui raconte une histoire d'amour dans l'armée sur fond de guerre au Liban. Publié trois ans après la fin des combats, le livre est rapidement devenu un best-seller et a suscité un grand  intérêt.

Agé aujourd'hui de 27 ans, Ohad Rosen est le plus jeune élu municipal d'Israël, administrateur de plusieurs sociétés et associations et a été élu récemment comme l'un des quarante jeunes israéliens les plus prometteurs par le très sérieux magazine financier TheMarker. Mais, il y a exactement six ans, lorsque la guerre a éclaté, Rosen était lieutenant dans une unité de renseignement secrète de l'armée.

Quand il quitte l'armée, au début 2008, Rosen commence à mettre par écrit une partie de ses souvenirs, de ses expériences de guerre ainsi que celles de ses amis. Petit à petit, ce qui n’était à l’origine qu’un simple carnet devient un livre de plus en plus épais, la réalité se mélange à l'imaginaire et l'intrigue commence à prendre forme entre les lignes. A la fin 2009, « Je t’appellerai homme » est publié.

Au centre de l'histoire se trouve Youval Telem, un jeune lieutenant combattant affecté à un bataillon d'infanterie à la veille de la Deuxième Guerre du Liban. Youva tombe amoureux de Mayan, la secrétaire du colonel. Elle, est déchirée entre Youval et son ancien amant, qui a quitté le pays et s'est fiancé à une autre femme. Plus les combats s'intensifient, plus la romance de Youval pour Mayan s'intensifie en un tourbillon de passions et d'émotions, d'espoir et de souffrance. Dans le même temps, Youval doit faire face à des dilemmes moraux liés aux combats, au lent déclin de son grand-père et gérer une relation complexe avec un soldat qui a rejoint l'unité.

"Je t'appelerai homme", de Ohad Rosen
 
« Le livre n'est pas basé sur une histoire vraie », explique Ohad Rosen dans une interview à Guysen, « mais de nombreux soldats s'y reconnaissent et même des gens qui n'ont jamais fait l'armée se sont connectés facilement à l'intrigue », ajoute-t-il.


« Il décrit des dilemmes et des expériences universels, partagés par les jeunes d'Israël et du monde entier ». Sûrement la raison pour laquelle le livre a, immédiatement après sa publication, rejoint la liste des best-sellers et a été choisi comme le livre du mois de la librairie Tsomet Sfarim, la plus grande chaîne libraire en Israël, en mai 2010.

                                                                                                                 
« Publier son premier livre est un processus qui s'accompagne de beaucoup d'inquiétude, car on ne peut pas savoir comment le public et les critiques vont l'accepter. Les premiers jours, entre le moment où le livre est exposé sur les étagères et le moment où les premières données sur les ventes et les premières critiques vous arrivent, vous êtes sur les nerfs », se souvient Rosen.


Heureusement pour lui, les critiques et le grand public ont accueilli le livre très favorablement. La radio de l'armée a déclaré que le livre est « une approche sensible et émouvante du passage à l'âge adulte d'un jeune israélien ». Le journal Yediot Aharonot a affirmé qu'il était « dynamique, jeune, plein de vie, mais en même temps profond et touchant». Le journal de Tsahal Bamahané a écrit que « dans cette prolifération de romans de guerre, il est étonnant de trouver un livre qui parle précisément le langage actuel de l'armée israélienne : un mélange de combativité, d'excitation et d'épuisement ».

Récemment, le Maariv a annoncé que la célèbre société de production israélienne «Topia Tikchoret » a acquis les droits pour réaliser une adaptation cinématographique du roman. « J'étais très ému quand on m'a demandé la permission d'en faire un film »,  explique Rosen. « C'est en fait un rêve qui se réalise et je suis très curieux de voir comment le scénariste et le réalisateur transformeront les mots écrits en personnes et situations vivantes ». Rosen révèle également que la maison d'édition est en pourparlers avec des éditions étrangères pour la traduction du livre. Entretemps, les lecteurs hébraïsant peuvent le trouver dans toutes les chaînes de librairie en Israël et à la boutique internationale d'Amazon.

Changer en profondeur les méthodes de communication d'Israël
Mais écrire des livres n'est pas l'occupation principale de Rosen. Jusqu’à tout récemment, pendant quatre ans, il était le vice-président de la compagnie Jerusalem Online, une filiale du département des informations télévisées de Aroutz 2, (la première chaîne généraliste et d’information en Israël) émettant en anglais, notamment à destination des Juifs vivant aux États-Unis.

Dans le cadre de ses fonctions, Ohad Rosen s'est fixé comme objectif suprême d’expliquer au monde le point de vue israélien. Sous sa direction l'audience de la chaîne a plus que triplé ; une des raisons qui ont poussé le magazine TheMarker à inclure Rosen dans la liste des jeunes les plus prometteurs.
« La question de l'information est un sujet qui me tient à cœur depuis des années », explique Rosen . « J'y ai œuvré quotidiennement tant sur mon lieu de travail que pendant les conférences que j'ai données et dans mes nombreux d'articles publiés dans la presse israélienne. Expliquer la politique israélienne à l'étranger aujourd'hui est très problématique. Elle engendre parfois l'incompréhension des publics américains et européens le blâme injustifié d'Israël.»

« Dans l'article que j'ai publié dans le journal Maariv il y a quelques mois, j'ai présenté en détails les défauts dont souffre le système d'information israélien. Tout d'abord, le problème est qu'il existe près d'une douzaine d'organismes gouvernementaux différents chargés d'expliquer la politique d'Israël à l'étranger. »

« La liste est longue : le ministère des Affaires étrangères, le ministère de l'Information, le bureau d'informations du premier ministre, le porte-parole de l'armée, la résidence du président de l'Etat etc. Ces organismes fonctionnent souvent sans coordination entre eux, de sorte que les messages qui en résultent ne sont pas cohérents ou, au pire, contradictoires. Sans parler de toutes les organisations indépendantes touchant à l'information qui agissent souvent sans aucun rapport avec le gouvernement. »


Dans cet article, Rosen suggère d'unifier les relations publiques de tous les organismes officiels en une seule instance professionnelle chargée de les orienter et de les coordonner. Ce corps devra être composé d'experts dans le domaine de la communication et pas de politiciens. Il devra être responsable de maintenir les contacts et de briefer les différents organismes concernés ainsi que les sites web et les blogs de premier plan afin d'obtenir une campagne d'information sérieuse et structurée qui contrera la désinformation de certains médias dans le monde visant à délégitimiser l'existence même d'Israël. 


À la fin de l'entrevue, je demande à Oha Rosen s'il envisage de publier un autre livre ou si « Je t’appellerai homme » était une expérience unique. Rosen m’a révélé qu'il travaillait à un autre livre, qui serait aussi un roman. Le sujet ne sera pas cette fois l'armée, mais la vie culturelle à Tel Aviv. « Je ne peux pas écrire plus d'un livre sur le même sujet », dit-il.
« Non seulement parce que je ne veux pas recycler mes matériaux littéraires mais parce que je ne veux pas ennuyer le public. »

Rendez-vous dans un peu plus d’un an pour ceux qui ont la chance de comprendre l’hébreu et qui pourront donc lire ce livre. Pour les autres, il faudra encore patienter, jusqu’à ce qu’une maison d’édition française se décide à publier les idées d’Ohad Rosen, jeune prometteur aux multiples succès et qui n’a, pourtant, pas encore soufflé ses trente bougies. 

http://www.guysen.com/articles.php?id=18023&art_mail=1

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