mardi 5 juin 2012

Les présidents dans l'œil des photographes...

<strong>Charles de Gaulle, la tradition en couleur</strong> - Comme ses prédécesseurs Vincent Auriol et René Coty, Charles de Gaulle pose en 1959 en habit, mais en habit d'officier général rappelant son appartenance à l'armée blindée. Le photographe Jean-Marie Marcel se souvient de son peu de goût pour le rôle du modèle. Il lui demanda de regarder au loin, comme dans les peintures classiques où les personnages se tournent vers l'avenir.

Charles de Gaulle, la tradition en couleur - Comme ses prédécesseurs Vincent Auriol et René Coty, Charles de Gaulle pose en 1959 en habit, mais en habit d'officier général rappelant son appartenance à l'armée blindée. Le photographe Jean-Marie Marcel se souvient de son peu de goût pour le rôle du modèle. Il lui demanda de regarder au loin, comme dans les peintures classiques où les personnages se tournent vers l'avenir.


<strong>Georges Pompidou, en habit solennel -</strong> C'est François Pagès, de Paris Match, qui signe le portrait du président Pompidou en 1969. Le charme de cet helléniste distingué est gommé au profit d'une posture qui répond à celle de de Gaulle. Comme lui, il a choisi le cadre de la bibliothèque de l'Élysée. Point n'est besoin à cet ancien professeur de lettres classiques d'ouvrir un livre pour prouver sa culture. Ses sourcils broussailleux, qui fermaient son regard dans le portrait en noir et blanc du studio Harcourt, sont adoucis par la couleur. Il ne sourit pas encore, comme dans la célèbre photo prise à un meeting de l'UDR à La Baule où il pince sa cigarette en play-boy.

Georges Pompidou, en habit solennel - C'est François Pagès, de Paris Match, qui signe le portrait du président Pompidou en 1969. Le charme de cet helléniste distingué est gommé au profit d'une posture qui répond à celle de de Gaulle. Comme lui, il a choisi le cadre de la bibliothèque de l'Élysée. Point n'est besoin à cet ancien professeur de lettres classiques d'ouvrir un livre pour prouver sa culture. Ses sourcils broussailleux, qui fermaient son regard dans le portrait en noir et blanc du studio Harcourt, sont adoucis par la couleur. Il ne sourit pas encore, comme dans la célèbre photo prise à un meeting de l'UDR à La Baule où il pince sa cigarette en play-boy.


<strong>Giscard d'Estaing, le vent moderne</strong> - Le plus jeune des présidents de la République française (47 ans) choisit le plus ancien des photographes, Jacques-Henri Lartigue, en 1974. «Nous sommes en train de bavarder avec Agnès Gouvion Saint-Cyr quand le téléphone sonne (...) Le président? Quel président?», raconte Lartigue dans son Journal. Il croit à une blague, puis se dit peu désireux de jouer les portraitistes de cour, tarde enfin à accepter. Justement, VGE veut sortir du cadre avec cet artiste du mouvement, de la légèreté et de la vie heureuse. Lartigue fait poser le président devant le drapeau tricolore, sous le souffle du vent qui donne un rien de flou au fond. Le sourire n'est pas loin. Le président, ainsi recadré, est éclatant de modernité.

Giscard d'Estaing, le vent moderne - Le plus jeune des présidents de la République française (47 ans) choisit le plus ancien des photographes, Jacques-Henri Lartigue, en 1974. «Nous sommes en train de bavarder avec Agnès Gouvion Saint-Cyr quand le téléphone sonne (...) Le président? Quel président?», raconte Lartigue dans son Journal. Il croit à une blague, puis se dit peu désireux de jouer les portraitistes de cour, tarde enfin à accepter. Justement, VGE veut sortir du cadre avec cet artiste du mouvement, de la légèreté et de la vie heureuse. Lartigue fait poser le président devant le drapeau tricolore, sous le souffle du vent qui donne un rien de flou au fond. Le sourire n'est pas loin. Le président, ainsi recadré, est éclatant de modernité


<strong>François Mitterrand, tranquille</strong> - Beaucoup de douceur a été apportée par Gisèle Freund, 87 ans, à ce portrait de François Mitterrand, la «Force tranquille» arrivée au pouvoir en 1981. Fin des débats? C'est un symbole historique voulu que de faire appel à cette photographe née dans une riche famille juive de Berlin, rescapée du nazisme et portraitiste de l'intelligentsia de son temps, de Joyce à Virginia Woolf. Mitterrand est assis - une première - en costume de ville avec la Légion d'honneur à la boutonnière, en plan coupé, comme Giscard, son rival. Il regarde l'objectif, en feuilletant les Essais de Montaigne. Un pur rébus visuel.

François Mitterrand, tranquille - Beaucoup de douceur a été apportée par Gisèle Freund, 87 ans, à ce portrait de François Mitterrand, la «Force tranquille» arrivée au pouvoir en 1981. Fin des débats? C'est un symbole historique voulu que de faire appel à cette photographe née dans une riche famille juive de Berlin, rescapée du nazisme et portraitiste de l'intelligentsia de son temps, de Joyce à Virginia Woolf. Mitterrand est assis - une première - en costume de ville avec la Légion d'honneur à la boutonnière, en plan coupé, comme Giscard, son rival. Il regarde l'objectif, en feuilletant les Essais de Montaigne. Un pur rébus visuel.


<strong>Jacques Chirac, nature -</strong> Avec Bettina Rheims, glamour, frondeuse et libertine, le président Chirac décide en 1995 d'être lui-même. Il sort donc au jardin - une première -, ôte ses larges lunettes carrées en écaille qui lui font un look marqué de grand entrepreneur. Opte pour le strict costume foncé comme Giscard et Mitterrand, mais porté sur une chemise bleu ciel comme le ciel de Paris, radieux derrière l'Élysée. Une certaine décontraction dans la pose, bras croisés derrière le dos, renvoie l'image d'un homme naturel (la Corrèze!), habitué à la confrontation publique ; sa haute stature, soulignée par une légère contre-plongée, celle d'un athlète que la rude tâche politique n'effraie pas.

Jacques Chirac, nature - Avec Bettina Rheims, glamour, frondeuse et libertine, le président Chirac décide en 1995 d'être lui-même. Il sort donc au jardin - une première -, ôte ses larges lunettes carrées en écaille qui lui font un look marqué de grand entrepreneur. Opte pour le strict costume foncé comme Giscard et Mitterrand, mais porté sur une chemise bleu ciel comme le ciel de Paris, radieux derrière l'Élysée. Une certaine décontraction dans la pose, bras croisés derrière le dos, renvoie l'image d'un homme naturel (la Corrèze!), habitué à la confrontation publique ; sa haute stature, soulignée par une légère contre-plongée, celle d'un athlète que la rude tâche politique n'effraie pas. 


<strong>Nicolas Sarkozy, à l'américaine -</strong> D'avis unanime, ce portrait en pied du président Sarkozy, à côté d'un drapeau français trop grand et qui retombe comme la voile des marins au pot au noir, est une erreur de communication. Qui remarque les étoiles de l'Europe? Le cliché, pris en 2007, est l'œuvre d'un photographe people, Philippe Warrin, qui s'est distingué dans le «Loft» et la «Star Ac». La bibliothèque de l'Élysée, qui revient en leitmotiv, accentue l'académisme de la composition. Le visage jeune, loin des caricatures sauvages qui marqueront sa présidence, est perdu au loin.

Nicolas Sarkozy, à l'américaine - D'avis unanime, ce portrait en pied du président Sarkozy, à côté d'un drapeau français trop grand et qui retombe comme la voile des marins au pot au noir, est une erreur de communication. Qui remarque les étoiles de l'Europe? Le cliché, pris en 2007, est l'œuvre d'un photographe people, Philippe Warrin, qui s'est distingué dans le «Loft» et la «Star Ac». La bibliothèque de l'Élysée, qui revient en leitmotiv, accentue l'académisme de la composition. Le visage jeune, loin des caricatures sauvages qui marqueront sa présidence, est perdu au loin. 

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