Hier, dans le post sur Allemagne-Portugal où j'écrivais en gros qu'on venait d'assister à une semi-purge, j'ai lu un com' persifleur - si, si il y en a parfois - qui disait, en substance : "Quand on s'y connaît en foot, on sait que ce match était d'un haut niveau tactique." Mouais. A mon sens, c'est surtout que "ça fait" connaisseur de dire que ce genre de merde était "un super match tactique". Mais évidemment, je peux me tromper.
Toujours est-il que le choc Espagne-Italie d'hier après-midi lui, a mis tout le monde d'accord. Là, OK : tactiquement c'était très riche et extrêmement intéressant. La première surprise, c'est le choix de Del Bosque d'évoluer sans attaquant de métier. Le sélectionneur espagnol dispose de pléthore de milieux de terrain de classe mondiale et pour pouvoir les aligner tous, il a réglé le problème en alignant Fabregas devant.
Le but de la manoeuvre ? Sans doute s'agissait-il d'user la défense italienne et de faire entrer un pur attaquant en fin de match pour finir le boulot. Sauf que Torres a raté tout ce qu'il a voulu et notamment deux énormes occasions en fin de match. En face, on a eu droit à une agréable équipe d'Italie. Alors certes, la Squadra s'est appuyé sur ses qualités de base : elle a donc passé beaucoup de temps à défendre. Mais face à un monstre comme l'Espagne, c'est assez logique.
Cette défense, composée d'une majorité de joueurs de la Juve - la meilleure défense d'Europe cette saison - n'a cédé que sur une géniale inspiration - la seule du match - de Silva. Mais si l'Italie a bien résisté derrière, elle a aussi fait une bonne utilisation du ballon à chaque fois qu'elle est sortie, elle a obtenu de belles occases et elle aurait pu être encore plus dangereuse si le pathétique Balotelli avait décidé de jouer au foot.
Le 3e larron du groupe C
Mais le Mancunien ne sait faire que 3 choses sur un terrain : faire des fautes, se la péter et bouffer la feuille. Quand le vieux Di Natale est entré à sa place, on a tout de suite vu la différence. Sur une passe magique de Pirlo, le joueur de l'Udinese est allé battre Casillas sans trembler. Au final, ce nul est assez logique et pour l'Espagne, c'est déjà un meilleur départ qu'en Afrique du Sud, lorsque les Ibériques s'étaient inclinés d'entrée face à la Suisse.
Iniesta a été vertigineux, en revanche je m'interroge sur le bien-fondé d'aligner Busquets et Xabi Alonso ensemble au milieu. D'abord, le Madrilène m'a semblé en-dessous du Barcelonais. Et puis les deux font franchement doublon. Une petite digression au passage : vous me dites souvent que Messi ne marque qu'avec le Barça. Bon déjà, après son triplé du week-end face au Brésil, ce n'est plus très crédible. Mais surtout, en voyant jouer l'Espagne on peut aussi se dire que le Barça ne marque qu'avec Messi.
Une chose est sûre : j'ai bien envie de revoir l'Italie face à une nation moins forte. Je la pense capable de prendre le jeu à son compte avec des joueurs comme Motta et Pirlo au milieu. Si en plus De Rossi est aussi impérial derrière qu'hier soir, cette équipe peut aller loin.
Dans l'autre match du groupe C, la Croatie a facilement battu une équipe d'Irlande "courageuse mais limitée" selon le cliché consacré. Les Britanniques ont joué ce match pied au plancher de la 1ère à la 90e minute. Mais ils n'ont aucun joueur capable de faire la différence, et ce dans aucune ligne. Leur enthousiasme, c'est à peu près tout ce que les joueurs de Trapattoni avaient à opposer à de talentueux Croates emmenés par un Modric qui est décidément un très beau joueur. Ca fait un 3e larron pour la qualif' dans ce groupe peut-être plus serré qu'il n'y paraît…
Allez, à demain pour l'Euro de Pierrot. Avec un invité qui est sans conteste l'un des meilleurs journalistes de foot en France. Je vous laisse chercher…
Pierrot
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