samedi 2 juin 2012

Bonne fête des Mères, et Vive le Maréchal Pétain !


"Liberté, Égalité, Fraternité" ? Pas vraiment. Actuellement, la devise "Travail, Famille, Patrie" semble plus proche de la réalité française... Joyeuse fête des mamans ......


Demain c'est la fête des Mères. Célébration qui trouve ses origines dans l'Antiquité, chez les Grecs la fête des mères gratifiait initialement Rhéa, mère de tous les Dieux et notamment de Zeus. Chez les romains, les mères étaient célébrées le 1er mars, lors des "matronalia".

Tombée en déclin vers le IVème siècle après Jésus-Christ, avec l'avènement de la religion monothéiste, la fête des mères refait surface en Angleterre aux alentours du XVème siècle, et l'on célèbre le "mothering day". Et c'est en 1907 qu'elle s'implante aux Etats-Unis sur la suggestion d'Anna Jarvis, qui demanda aux autorités de l'état de Virginie de célébrer un office religieux en l'honneur de toutes les mères à la date anniversaire du décès de sa propre maman. Le pli est pris et en 1914, la fête est officialisée dans tout le pays par le président Wilson, qui en fixa la date au deuxième dimanche de mai.

En France, la ferveur religieuse a été plus flemmarde malgré l'enthousiasme des soldats américains qui, à leur arrivée en 1917, ont spontanément "importé" le concept. Mais en 1920, le gouvernement s'empare tout de même de l'idée et le ministre de l'Intérieur nous concocte une "fête des mères de familles nombreuses". Dans le contexte de pénurie d'hommes valides et fertiles consécutif à la première guerre mondiale, on a envie de saluer la fécondité, qui est devenue une véritable valeur nationale.

Et c'est tout naturellement qu'en 1941, le régime de Vichy élargit la notion de fête des mères de familles nombreuses à fête des mères tout court : sous Pétain, on ne rigole pas avec la politique nataliste et la ponte méritante, ça mérite bien un collier de nouilles, même si à l'époque le rationnement a sans doute dissuadé les instits de gâcher des bonnes pâtes nourrissantes pour infliger à des mères innocentes ces cadeaux d'une monstrueuse laideur.


Une fois la démocratie rétablie, la maman reste à l'honneur et Vincent Auriol officialise définitivement la fête des mères dans la loi du 24 mai 1950. La mère, symbole apparemment vital dans notre belle république, se voit donc récompensée chaque année pour sa fécondité, et tout ce cirque bénéficie d'un soutien financier du ministère de la Santé, jusqu'en 2004 où c'est le ministère chargé de la famille qui en hérite...

Alors que les politiques des pouvoirs publics creusent les écarts sociaux entre hommes et femmes et que les différentes réformes ne font que confirmer les discriminations de fait et de droit entre les sexes, alors même que ne pas vouloir d'enfant reste largement considéré comme une sorte d'anomalie, chaque dernier dimanche de mai, les français célèbrent mielleusement une fête pétainiste.

A part ça, tout va bien.

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