mardi 1 mai 2012

VIVE MON PAYS....Par Somelier Richard...



Je suis né dans un temps révolu. 
Je vis à présent dans un temps qui m’est dévolu. 


Entre ces deux temps, mon expérience de la vie a évolué. Et en jetant un regard condescend, bien bienveillant je dis que ce premier temps là est meilleur que le second.
J’aurai aimé qu’il soit plus large, plus extensible car je pense ne pas en avoir trop profité. 
J’ai eu la chance de naitre juste après la guerre. Dans une année de PAIX., bien loin des dépressions, des angoisses, des peurs, des craintes, des malheurs, des souffrances et des deuils.
Je n’ai pas été marqué par le bruit des canons et autres sons de cloches funestes. 


Je suis né dans une vie d’espoir et de renouveau. Renaissance d’une vie bien sereine parmi un peuple rempli de juifs, de chrétiens et de musulmans bien tranquilles. Bien loin de toutes les sornettes en tout genre et de tous ces corbeaux qui nous chantent l’hymne à la mort. 


Ma vie ne fut pas marquée par un langage dur, sec, méprisant comme celui des chleus, mais par un langage chaud, plein d’affection, la langue judéo arabe et le français. 
Bien loin de Goethe, j’ai appris la FONTAINE, lu et relu LAGARDE ET MICHARD. L’arabe populaire, dialectal fut aussi mon compagnon de route avec le temps. 


Je suis né dans une petite chambre. Entre mon père, ma mère, ma grand-mère ma tante et mon oncle. Trois femmes qui ont forgé ma vie par le grand apport non point philosophique de la vie mais par la simple morale de leur quotidien, par ces simples valeurs qu’elles n’ont pas apprises sur les bancs de l’école. 
Elevé dans une caisse en bois, ce promontoire fut ma tour de gué. Je retenais tout et tout ce que j’ai retenu je vous l’ai dévoilé.


La MNEHA et LA CHOKHEFE la gentillesse et l’affection, le savoir vivre dans l’indigence et la pauvreté. 
Je suis un enfant de la carte grise de L’O.S.E. Des cantines et des colis. Merci mon D.ieu de m’avoir épargné la vie de château, les majordomes et les domestiques. Et aussi le PIANO ou LE VIOLON et du COUCOU qui sort à midi d’une horloge naphtaline.
Darbouka, mezzoued, et tchictchika stambouli. 
Loin de moi les cravates, les nœuds papillons et les chaussures diplomates vernies. Marcel et flyfoot. Jébbè ou békita. 


Enfant au nez parfumé à l’odeur de l’ AHCHOUE, je suis à présent PAPY d’une autre HACHOUE…La Parlotte. Elle dégouline de partout sans pouvoir la maitriser. 
Enfants de Paris ou d’ailleurs, vos parents tout comme les miens n’ont sans doute pas eu le temps de raconter leur vécu. Trop occupés dans leur travail et leurs taches domestiques. Elles ont pensé bien plus à nous, qu’à-elles, à cette futilité qu’est l’écriture. Ils portent en eux ce qu’on appelle LA RICHA…Sur leur front, cette marque de Noblesse qui font d’eux des êtres à part. 


Aujourd’hui Enfants bien vieux qui portons haut leurs voix, leurs coutumes, leurs traditions leur façon de parler et de raconter. De cuisiner. YE HASSRA. 


Dans ma plus pure enfance, j’ai appris donc à rester debout entre quatre bois. Puis adolescent, je suis passé sous des filets, plus tard sous le joug de ma maman et ensuite sous les mains de ma femme. Puis je me suis mis à genoux pour mes enfants et aujourd’hui je rampe devant mes petits enfants. Et pour mes arrières petits enfants, je serai sous leur pas. Sans doute.

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