lundi 28 mai 2012

Rabbi Na'hman de Breslev...

 La maison du Baal Shem Tov ou Rabbi Na'hman passa les premières année




Rabbi Na'hman de Breslev  Historique

LA VIE DE RABBI NA'HMAN

Lorsque Rabbi Israël Baal Shem Tov quitta l'Ukraine pour se rendre en Terre d'Israël dans le but d'y rencontrer le Saint Rabbi `Haïm Bènatar (Or Ha'Haïm) — et l'on peut s'imaginer ce qu'une telle rencontre aurait pu produire — les forces du mal, sentant leur fin venir, s'acharnèrent à entraver le projet. 


Après une escale mouvementée à Istamboul, le Baal Shem Tov prit la mer en compagnie de sa fille Odel. En pleine mer, une terrible tempête se déchaîna et le pire était à craindre. Par ordre du Ciel, on fit comprendre au Tsadik que la mer ne se calmerait que s'il sacrifiait l'un des deux trésors qu'il transportait: ses écrits ou sa propre fille! Odel était une grande Tsadèkèth, initiée par son père et inspirée par le Roua'h HaKodesh. Elle comprit devant quel dilemne son père était placé et spontanément se proposa de sauter à la mer. Mais elle se rétracta: elle venait d'avoir une prophétie. Elle dit à son père: jette les écrits car de moi sortira un petit-fils qui écrira des choses encore plus belles!' (Otsar chèl Yrath Chamaïm). 
Odel et son époux Rabbi Ye'hiel eurent trois enfants : Rabbi Baroukh de Medzibezh, Rabbi Ephraïm de Soudylkov et Feïga. Cette dernière épousa Rabbi Sim'hah, un des fils de Rabbi Na'hman Horodenker, élève du Baal Shem Tov. Après la mort de l'aïeul, c'est Feïga qui hérita de la maison de Medzibezh où naquit leur fils Rabbi Na'hman, le ler Nissan 5532 (4 Avril 1772).

ENFANCE A MEDZIBEZH


Les murs de cette maison résonnent encore des plus grandes heures de l'histoire contemporaine: celles, où, par amour pour 
son peuple, Dieu envoya sur terre la Lumière de la 'Hassidouth. Mais cette année 5532 est le témoin d'un certain déclin : le Baal Shem Tov a quitté le monde depuis quelques années; à son tou? , son successeur, le Maguid de Mezhrich vient de disparaître et le terrible décret d'accusation vient d'être prononcé contre le mouvement `Hassidique. Ceci n'empêche pas les plus éminents Tsadikim, maîtres et élèves, de propager leur enseignement et de se regrouper souvent. La maison de Medzibezh est leur lieu de rencontre favori. Là, on sent encore l'atmosphère du Tsadik; là, s'échangent les plus profondes découvertes mystiques; là, se chantent les mélodies de l'espoir et du renouveau. Et c'est dans une telle ambiance de ferveur et de joie, de grandeur et de recherche du Vrai, que grandit le jeune Na'hman. Très gai et enjoué dans sa plus tendre enfance, Rabbi Na'hman attend l'âge de six ans pour commencer son cheminement vers la perfection. 


Il apprend à dominer son corps, à briser ses instincts et à éduquer son caractère. Il s'adonne passionnément à l'étude, allant jusqu'à payer son maître pour chaque page de Guemara supplémentaire qu'il étudiera avec lui. Il se réfugie dans les roseaux du fleuve à bord d'une petite barque, et commence un dialogue avec le Créateur, dialogue qui ne cessera plus. Dans son grenier, dans la forêt, ou sur le fleuve, il passera des années à élever son âme très pure, à travailler les ouvrages de Moussar, les lisant tous avec avec la même soif de connaissance.Il se consacre plus particulièrement à l'étude du Reshit 'Hokhmah de Rabbi Moshé De Vidas, élève du célèbre Rabbi Moshé Cordovero. A grand-peine et de toutes ses forces, il cherche, il travaille, il s'affaire, mais son souci majeur demeure la discrétion. Nul ne soupçonne rien de son évolution, certains vont jusqu'à penser qu'il déshonore, par son apparente désinvolture, la haute lignée dont il est issu (Baal Shem Tov, Maharal de Prague, Rav Haï Gaon, Mar Shmouel descendant de Zorobabel, descendant de 


Yoïakhin, Roi de Judée, de la Maison de David). Quand, celui qui l'avait réprouvé et qui l'avait giflé pour le corriger, le découvre quelques jours plus tard en extase et en larmes, priant au coeur de la forêt, il implore son pardon; mais Rabbi Na'hman ne le lui accorde qu'à condition qu'il ne dévoile pas ce qu'il a vu.... 


Sept années s'écoulent pendant lesquelles l'enfant prépare toute la base de son oeuvre future. A l'âge de treize ans, le voici Bar-Mitsvah, au plein sens du terme, ayant pris sur lui, de tout son être, le joug des Mitsvoth. 

LE MARIAGE ET LA PERIODE D'HUSYATIN

Après la Bar-Mitsvah, il épouse Sashia, fille de Rav Ephraïm d'Husyatin. Il passera cinq ans dans la maison de son beau-père, se consacrant exclusivement à ses recherches. Retiré du monde, très caché, il s'adonne à une véritable ascèse, jeûnant très fréquemment d'un Shabath à l'autre. Il découvrira et connaîtra toutes les collines, et tous les bois des environs, qu'il comparera plus tard au Jardin d'Eden, tant il apprit à y découvrir la Présence Divine, par les jours et les nuits d'Hitbodedouth qu'il y fit. 
C'est pendant cette période que son premier élève et `hassid, Rav Shimon, s'attachera à lui et deviendra son fidèle serviteur jusqu'aux dernières heures de sa vie. 

MEDVEDEVKA

Mais la mère de Sashia meurt et la nouvelle épouse de Rav 
Ephraïm ne favorisera pas la recherche du jeune Maître. Agé de 
dix-huit ans il quitte Husyatin et installe son foyer dans une 
bourgade voisine, Medvedevka, où il passera dix ans de sa vie. 
La communauté locale reconnaît la valeur du Tsadik et lui 
accorde une pension pour lui permettre de poursuivre son oeuvre. Très vite, de nombreux adeptes accourent. Parmi les plus éminents, Rabbi Dov de Tsherin, Rav Shmouel Aïzik, puis Rabbi Yehoudah de Dashiv. Ce dernier, kabbaliste émérite et disciple de prestigieux Admorim (Maîtres `Hassidiques), avait lui-même formé un mouvement qu'il dirigeait dans la ville de Dashiv. Dès qu'il connut Rabbi Na'hman, il abdiqua son titre de Maître et invita ses élèves à le rejoindre au rang des adeptes, à Medvedevka. Rabbi Yehoudah, en compagnie de Rav Shmouel Aïzik, fera souvent à pied les deux cents kilomètres qui séparent Dashiv de Medvedevka. 


Alors qu'il était plus âgé et très célèbre dans cette région, un élève du Maguid de Mezhrich, Rabbi Yékoutiel de Tirovitsa, n'hésita pas à quitter lui aussi sa position de Maguid pour s'attacher à Rabbi Na'hman. "Je suis expert en Tsadikim, déclara-t-il, et je me suis attaché à un enfant..." 
On rapporte à propos de Rabbi Yékoutiel, qu'il connaissait les mélodies du Livre des Psaumes, telles que le Roi David lui-même les chantait. 


Rav Na'hman eut également plusieurs rencontres avec Rabbi Schnéour Zalman de Lyadi, fondateur de la `Hassidouth 'Habad. Les deux Tsadikim entretinrent d'excellents rapports, et beaucoup plus tard (après que Rabbi Na'hman eut quitté ce monde) la fille de Rabénou épousa le petit-fils du Baal HaTanya, comme Rabbi Na'hman l'avait prédit. C'est à partir de Medvedevka que Rabbi Na'hman entreprit son voyage pour la Terre d'Israël. Au retour de ce voyage, le Tsadik ne resta pas plus d'une année dans cette ville. 

LE VOYAGE EN TERRE D'ISRAEL




Agé de vingt six ans, en 5558 (1798), Rabbi Na`hmân cherche un compagnon de route et entreprend son voyage. La Terre Sainte se situe au sommet de ses aspirations, elle occupe dans son oeuvre une place primordiale; ce voyage sera décisif quant à l'orientation de sa `Hassidouth. Ce voyage extraordinaire est décrit dans Shiv'hé HaRan (dont une excellente traduction en anglais a été publiée). Outre ses raisons secrètes, le voyage présente par ses aspects anecdotiques une séquence passionnante. Si nous ne parvenons pas à déceler ce que cachent les actions de Rabbi Na'hman, au moins y découvrons-nous un esprit de sacrifice hors du commun et qui nous édifie quant au dévouement nécessaire à l'accomplissement de son idéal! A l'instar de son aïeul, le Baal Shem Tov, Rabbi Na'hman eut à affronter les forces du mal qui s'acharnèrent par toutes sortes de subterfuges à entraver ses projets. 
Cependant, la devise de Rabénou était de ne jamais se 
résigner: GEWALD ! ZEIT AIKH NIT MITHYAESH! (Likouté Moharan II, 78). Ainsi, avec un courage illimité, une force d'acier, il atteindra son but et foulera le sol de la Terre Sainte. Ses efforts seront couronnés de succès. Il atteindra son but et aussi court que fut son séjour en Terre Sainte (il n'y resta que quelques mois), il déclarera avoir atteint là-bas des sommets spirituels plus importants et plus élevés que ceux qu'il avait atteints au cours de toutes ses années précédentes. 
Safed et Tibériade furent ses villes d'élection. Il y rencontra les pionniers des colonies `Hassidiques, élèves du Maguid de Mezhrich, tels que Rabbi Avraham de Kalisk, Rav Wolf de Tsherni-Ostra et d'autres chefs spirituels avec qui il échangea d'importantes découvertes. 


Le retour, tout aussi mouvementé que l'aller, faillit se solder 
par un drame: des marins turcs capturèrent Rabbi Na'hman et son compagnon. Ils parlaient de les vendre comme esclaves sur les marchés de la lointaine Arabie. Nullement décontenancé, Rabbi Na'hman songea alors aux moyens qu'il devrait découvrir pour servir Dieu, loin des centres de Torah, et privé des moyens de faire les Mitsvoth. 
Mais, après une succession de miracles, Rabbi Na'hman atteignit le rivage turc, puis le Golfe de Crimée. Quelques temps après, il se retrouva à Medvedevka parmi ses élèves qui l'attendaient impatiemment. Le voyage en Terre Sainte deviendra une tradition très jalousement gardée parmi les `Hassidim de Breslev. Après le départ de Rabénou, Rabbi Nathan fera aussi son voyage. Puis, quelques décennies plus tard, les premiers petits groupes de • `Hassidim tenteront l'aventure et iront s'installer en Terre d'Israël, malgré la famine et l'insécurité qui y régnaient. 
Mais voici que le ciel s'assombrit. Les forces hostiles qui n'ont pas réussi à entraver le voyage vont tenter par un autre moyen de cacher au monde la lumière du Tsadik. Des complots vont s'ourdir contre le Maître et ses disciples. Rabbi Na'hman, qui vit dans cet état de fait une regrettable nécessité, déclara dès son retour: "Je vous rapporte un cadeau d'Erets Israël: la controverse!" 

LA PLUIE QUI FERTILISE


Cette terrible querelle qui va poursuivre Rabbi Na'hman de son vivant, éclatera de façon encore plus virulente contre Rabbi Nathan et ses proches amis. Sur les centaines d'adeptes qui se rejoignirent au Kiboutz d'Ouman pour le dernier Rosh HaShanah de Rabbi Na'hman, CINQ seulement resteront entièrement fidèles à leur Maître après son départ de ce monde! Mais le noyau se reformera et, grâce aux efforts inlassables de Rabbi Nathan, le 


18 RABBI NA'HMAN DE BRESLEV 


Kiboutz continuera d'années en années jusqu'à nos jours, où il compte plus d'un millier d'âmes. 
Rabénou aurait pu faire suffisamment de concessions pour apaiser les esprits, mais ce qui importait avant tout à ses yeux, c'était l'authenticité de son message. Pour ne pas trahir ce dernier, et pour lui permettre d'atteindre son but, il fallut accepter de faire face aux fausses accusations qui sont le propre de l'incompréhension. Il en fut de même pour Yosseph, pour le Roi David, pour Maïmonide et tant d'autres Tsadikim authentiques qui durent, pour enrichir le patrimoine d'Israël, accepter d'être incompris, rejetés, voire bannis momentanément. N'oublions pas qu'il fallut attendre quatre siècles avant que le livre des Psaumes soit reconnu! Mais cet antagonisme, bien que fort condamnable en soi, est en revanche indispensable à l'éclosion de certaines idées. Dans Likouté Moharan (I, 61) Rabbi Na'hman compare la querelle avec le Tsadik à l'eau de l'averse qui fait pousser la plante. Dans un autre passage (Likouté Moharan II, 13), il relève le verset biblique: `Et Pharaon rapprocha' (Exode, 14:10). En effet, Pharaon rapprocha les enfants d'Israël de l'Eternel, car en les poursuivant, il les poussa vers les rivages de la Mer Rouge où eut lieu la plus grande des Révélations! 
En tout cas, l'attitude que nos Maîtres recommandent, face aux attaques, est le silence. Et si les `Hassidim de Breslev ont accepté d'être incompris, ils le font en silence et dans la joie, forts de savoir que ce n'est qu'à ce prix qu'ils pourront porter l'étendard du Tsadik. 

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