lundi 28 mai 2012

Les hydrocarbures israéliens seront le plus puissant des leviers diplomatiques ....


On ne sait comment lutter efficacement contre l’anti-israélisme.
On n’a pas trouvé de riposte adéquate pour juguler la désinformation anti-israélienne.
On ne sait comment amener des non-juifs à se reconnaître dans le sionisme, qui représente  pourtant le droit fondamental d’auto-détermination du peuple juif à disposer librement de ses terres.
Mais on peut tenter un nouveau pari. Un pari qui se base sur le réalisme, le pragmatisme, sur la real-politique, et non sur un quelconque sentiment de compassion des non-juifs envers le peuple juif et ses malheurs.
Lire aussi ; Israël : Gaz et pétrole israélien – Coopération 
commerciale Etats-Unis/Israël 
La plupart des états ne sont pas anti-israéliens par principe, mais par nécessité, on peut tenter le pari qu’enfin, grâce aux gisements gaziers Tamar et Léviathan, la real politique conduira ceux-ci  vers une voie encore trop peu explorée, l’israélisme.
En effet, de nombreux états dans le monde aimeraient être en mesure d’appliquer une politique neutre envers le conflit arabo-israélien, ils ne sont ni pro-israéliens, ni anti-israéliens, ils sont juste pragmatiques.
Malheureusement, nécessité fait loi. Ce proverbe signifie qu’un besoin extrême peut justifier de passer outre les obligations conventionnelles. Il signifie que certaines actions, au vu des circonstances, sont inéluctables.
En l’occurrence, les états en demande d’hydrocarbures laissent de côté leur devoir de réserve et de neutralité, au profit d’une politique pro-arabe unilatérale, et totalement arbitraire, parce qu’ils sont les otages des pétro-états.
N’ayant pas le choix, ils font ce qu’on leur demande de faire, à savoir adopter le point de vue arabe dans toutes les grandes instances internationales, en échange de quoi ils sont ravitaillés. Aucun de ces états ne peut s’offrir le luxe de se sevrer, ne serait-ce que 24 heures, sans que son économie chancelle.
Concrètement, cela signifie que les dealers d’or noir veulent bien assurer l’approvisionnement de leurs drogués, tant que ceux-ci comprennent que leurs intérêts, sont en réalité les intérêts de leurs dealers.
L’intérêt de ces dealers, (et donc par ricochet, l’intérêt de leurs obligés), est de combattre Israël sur tous les fronts, qu’ils soient médiatiques, économiques, ou politiques, pour perpétuer aussi longtemps que possible la ridicule farce qui leur permet de se maintenir au pouvoir depuis des décennies en toute impunité.
Cette farce, parfaitement risible au demeurant, consiste à faire croire à leurs peuples, que « l’entité sioniste » est la cause de tous leurs malheurs, et que seule l’union sacrée pourra un jour venir à bout de l’état juif.
Israël peut offrir une alternative crédible à ces états qui sont en demande d’émancipation, le choix de traiter d’égal à égal avec un partenaire, plutôt qu’avec un dealer.
Tout le monde connaît la célèbre phrase prononcée par Golda Meir : « laissez-moi vous dire ce que nous, Israéliens, avons contre Moise. Il nous a menés pendant 40 ans à travers le désert pour finalement nous installer dans le seul coin du Moyen Orient où il n’y a pas une goutte de pétrole ». On reconnaitra aux Israéliens cette grande qualité, ne jamais perdre leurs sens de l’humour, et de l’autodérision, quelles que soient les circonstances.
Il semblerait qu’en ce qui concerne cette insatiable appétence énergétique, les Israéliens soient enfin en mesure d’être comblés. Atteindre l’autosuffisance énergétique est, pour ce petit pays isolé au milieu d’un Moyen Orient riche en pétro-états, une impérieuse nécessité.
Quel regard portera le monde sur le minuscule état israélien, lorsque celui-ci fera son entrée dans « la cour des grands », en tant qu’état producteur/exportateur de gaz et de pétrole ?
Les récentes découvertes relatives aux gigantesques gisements de gaz, (ainsi qu’aux nappes de pétrole se situant en dessous du gaz), au large des côtes israéliennes, risquent d’apporter bien plus à l’état d’Israël  que la dite indépendance énergétique tant convoitée.
En effet, au-delà de cette indépendance non négligeable,  tant espérée de surcroit,  se trouve un autre filon à exploiter, et non des moindres, un filon politique et stratégique, véritable levier contre l’anti-israélisme.  Les nombreuses pressions que peuvent exercer les états producteurs/exportateurs d’hydrocarbures sur leurs clients en matière de politique étrangère, sont le plus puissant levier politique qui existe en ce bas monde. Il est donc sage, si l’on veut être à son tour en mesure d’exercer des pressions, au lieu de les subir, ou de faire retomber la pression, de se tenir du bon côté du manche. Or il est indéniable que les ressources naturelles qui composent le sous-sol d’un état, lui offrent  l’opportunité de défendre haut et fort ses intérêts.
Il existe, nolens volens, deux types d’états producteurs/exportateurs d’hydrocarbures, les états démocratiques, pour lesquels cette manne représente une bénédiction, et les états qui ne le sont pas, pour qui la manne pétrolière représente, paradoxalement, une malédiction.
En effet, si l’on effectue un bref retour vers le passé, dans les années 70, et qu’on s’attarde un peu sur le bilan de quelques états moyen-orientaux ou méditerranéens, en observant les nouveaux régimes arabes à travers le prisme occidental, on s’aperçoit que ces états ont été perçus par l’occident comme des états séculiers, socialistes et progressistes. On pensait dans un premier temps que ces états se révéleraient à même de réaliser un processus de modernisation accéléré grâce à la rente pétrolière, et donc de rattraper rapidement leurs retard. On se félicitait alors des transformations sociétales qu’on croyait profondes. Par exemple en matière d’urbanisation accélérée, d’émancipation des femmes, d’augmentation du niveau de vie, ou de baisse de la mortalité.
 Malheureusement,  le même citoyen occidental aurait dû s’attarder sur les conséquences à  long terme d’une sur-militarisation contagieuse de ces états dans une région politiquement sismique, du niveau effrayant de la corruption qui les gangrénait de l’intérieur, du ressentiment populaire qui grondait dans la rue, et du mécontentement des laissés pour compte du « miracle économique ».
Dans ce second cas de figure, la confiscation de la rente pétrolière par une fratrie de militaires belliqueux, ne souffrant d’aucune forme de contestation, aurait dû en toute logique, apparaître comme une série de coups d’état militaires, et un accaparement des ressources énergétiques nationales à des fins d’enrichissement personnels.
Pour le dire autrement, il n’existe pas de malédiction du pétrole et du gaz. Bien au contraire. Mais pour qu’un état, et par là même son peuple, bénéficie des extraordinaires privilèges que la nature lui a généreusement octroyés, il lui faut impérativement se comporter comme une authentique démocratie.
D’un coté, un état démocratique verra sa rente grossir quotidiennement. Il investira son épargne en fonction des jours mauvais qui surviendront immanquablement en temps de crise. Le peuple sera l’ultime récipiendaire d’un fonds d’investissements crée dans l’espoir de servir au mieux ses intérêts.
La justice sociale en sortira grandie, parce que ses citoyens profiteront de cette manne en toute transparence, sans créer pour autant une classe d’assistés qui troqueront leurs libertés fondamentales contre des avantages qui aliéneront tout bonnement leur potentiel contestataire.
L’intégrité et la transparence indispensable en matière de gestion des comptes publics seront la colonne vertébrale de l’équité entre tous les citoyens. On créera des services publics plus adaptés, plus d’écoles et d’hôpitaux, et des infrastructures dignes d’un état moderne au 21ème siècle.
Les états démocratiques qui prospèrent positivement grâce aux bénéfices de la rente pétrolière sont principalement les Etats-Unis, la Norvège, le Canada, ou encore le Mexique. (La situation du Mexique, en phase de devenir un narco-état, est certes particulièrement alarmante en ce qui concerne le trafic de drogues, le taux impressionnant d’homicides et d’enlèvements, et le niveau de corruption, cela étant dit, c’est pour l’heure toujours une démocratie).
D’un autre coté les peuples subissant la rente pétrolière comme une triste fatalité, sont ceux dont les indices de développement humain (l’I.D.H) sont les moins élevés. Dans ces pays, aux régimes autoritaires ou despotiques, on a troqué pour les peuples, en leur défaveur bien entendu, de très nombreuses prestations sociales, en contrepartie d’un silence assourdissant concernant les droits civiques, et les libertés fondamentales.
La redistribution des richesses y est quasi nulle, et ne sert que les intérêts d’une petite oligarchie, au détriment du plus grand nombre. Le niveau de corruption des classes dirigeantes y est impressionnant, le clientélisme est profondément ancré dans les mœurs, et le népotisme est un sport national, une épidémie en phase de devenir une pandémie.
Cela, sans évoquer bien entendu les gigantesques richesses qui quittent ces pays chaque année pour s’installer dans des paradis fiscaux peu regardants, et les juteux contrats d’armements qui rapportent des fortunes à leurs dirigeants, ainsi qu’à de discrets intermédiaires, mais ne servent absolument pas comme il le faudrait les besoins réels de ces pays en matière de défense.
Les peuples qui se sont considérablement appauvris en termes de démocratie, en dépit du pétrole et du gaz, sont entre autres l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Koweït, l’Irak, l’Iran, le Qatar, le Bahreïn, la Russie, l’Algérie, la Lybie, l’Egypte, l’Azerbaïdjan, l’Angola, le Nigeria, ou encore le Venezuela.
Nous ne doutons pas que la démocratie israélienne saura vers quel modèle se tourner dans les années à venir.
Les états arabo-musulmans bénéficient de rendements financiers très importants, mais ils sont pratiquement pieds et poings liés à leurs industries d’hydrocarbures, dans la mesure où ils sont quasiment mono-exportateurs.
Ce n’est bien évidement pas le cas d’Israël qui possède de très nombreux atouts dans son jeu, une économie diversifiée, et qui vend des produits High Tech « made in Israël » à très haute valeur ajoutée. Israël tente d’ailleurs de se positionner comme un leader mondial en ce qui concerne les énergies renouvelables et les énergies vertes, et tente de révolutionner le marché des voitures électriques grâce au fondateur visionnaire du groupe Better Place, Shai Agassi.
La Russie a elle aussi des problèmes industriels importants. Elle s’en remet sans doute trop exclusivement à Gazprom pour espérer tirer réellement à long terme son épingle du jeu. Sa dépendance envers son industrie d’hydrocarbures est en train d’étouffer à petit feu toute velléité de créativité. La multinationale Gazprom est en train de muter en un redoutable cartel à l’échelle planétaire. Quid de toute autre forme d’industrialisation à grande échelle.
L’exceptionnel pouvoir de nuisance qu’exercent les pays arabo-musulmans au sein de l’arène internationale à l’encontre de l’état hébreu, est bien entendu lié à 95% à son pétrole et à son gaz. Malheureusement, leurs colossales réserves n’étant pas prêtes de s’amenuiser, leur puissance est extraordinairement élevée. Surtout si l’on considère ce que serait le pouvoir de ces états sans leurs formidables réserves d’hydrocarbures.
Or la manne financière est une chose, mais le pouvoir de coercition qu’exercent certains états à l’encontre d’autres états, pour des raisons politiques, religieuses ou ethniques, en est une autre.
Dans le même ordre d’idées, on a vu de quoi était capable la Russie de Poutine lorsque, suite à un différend entre les deux partenaires en 2005, Gazprom posa un ultimatum à l’Ukraine en menaçant de lui couper le gaz, ne laissant passer que celui à destination de l’Europe. Il y a eu un nouveau différend en 2009 entre Gazprom et l’Ukraine concernant un défaut de paiement d’une partie des livraisons de 2008, à la suite de quoi Gazprom a réduit, puis stoppé net, les livraisons du gaz naturel envers ce pays. Le résultat fut que les pays membres de l’Union européenne reçurent moins de gaz naturel en provenance de Gazprom, celui-ci transitant en grande partie par l’Ukraine. Or le réseau traversant l’Ukraine est particulièrement stratégique pour l’UE, dans la mesure où le géant russe est son principal partenaire. L’UE est donc éminemment tributaire de l’approvisionnement gazier d’un partenaire fort capricieux, dont il est bon de savoir ménager les susceptibilités.
On voit, de ce fait, à quel point les pays occidentaux sont devenus les otages politiques de ces régimes. Ils sont dépendants d’alliances stratégiques avec des états aux méthodes souvent peu reluisantes, mais qui possèdent toutes les cartes en main pour exercer sur eux des pressions à nulles autres pareilles.
Il est donc plus que probable qu’enfin, après des décennies de chantage ininterrompu de la part des états arabo-musulmans et de leurs alliés russes ou vénézuéliens, les choses prennent une tournure toute autre. Tout au moins si les réserves israéliennes d’hydrocarbures se révèlent à la hauteur de leurs espérances.
Il est possible qu’Israël se libère progressivement de cette dépendance énergétique si trois critères au moins sont réunis.
Premièrement, si la Renault Fluence (100% électrique), et Better Place (les batteries électriques pour Renault Fluence), se démocratisent rapidement à travers le pays. L’étroitesse du territoire en fait le support parfait pour cette « expérimentation ».
Deuxièmement, si Israël joint l’autosuffisance énergétique, à l’exportation de considérables quantités de gaz (et peut-être de pétrole).
Troisièmement, Si l’état juif crée un puissant fond d’investissements pour  pallier aux coups durs, un fond comparable au fond pétrolier norvégien par exemple.
Qui sait si l’avenir alors, ne pourrait pas se révéler en fin de compte beaucoup moins sombre qu’il n’y parait de prime abord.
L’esprit d’entreprenariat israélien, combiné avec la légendaire houtzpa des enfants du pays, et de très grandes réserves d’hydrocarbures, pourrait peut-être changer bien des choses à l’avenir au Moyen Orient.
Les rapports de force entre les Israéliens et les nombreux états pétroliers arabo-musulmans pourraient alors s’inverser. Si tel ne devait pas être le cas, à défaut d’inverser la tendance, cette nouvelle conjecture pourrait tout au moins les placer sur un pied d’égalité énergétique.
Les hydrocarbures israéliens ne serviront pas seulement les intérêts économiques et militaires de la nation, Ils serviront aussi ses ambitions politiques, et ses intérêts diplomatiques.
Arnaud Israël pour israel-flash et europe-israel

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