jeudi 12 avril 2012

Dépassements d'honoraires : comment s'en accommodent les patients...


"Le Monde" a révélé l'ampleur des dépassements d'honoraires pratiqués sur les consultations, notamment à Paris. De nombreux internautes ont témoigné de leur façon de s'accommoder de ces tarifs prohibitifs et de leurs conséquences sur leur façon de se soigner. Depuis les stratégies engagées pour trouver les praticiens les plus abordables jusqu'aux renoncements à tel ou tel soin dentaire. Voici une sélection de ces témoignages.
  • Je ne vais plus consulter de spécialistes, par JK
Cela fait des années que les dépassements d'honoraires à Paris ont une incidence sur ma manière de me soigner. Tout d'abord parce que leur très faible remboursement par les mutuelles m'a toujours découragé d'avoir recours à ces dernières : les mensualités deviennent proprement prohibitives dès lors qu'elles incluent des dépassements d'honoraires un tant soit peu réalistes et proches des prix pratiqués dans la capitale. Pourtant, ces dépassements sont devenus la norme depuis longtemps à Paris.
Un jour que je cherchais un gynécologue dans mon quartier, j'ai appelé une vingtaine de docteurs listés dans les Pages Jaunes. Pas un seul n'était conventionné. Même chose pour les dermatologues. N'ayant pas les moyens depayer les tarifs demandés pour tout ce qui ne concerne pas un problème de santé "urgent", je ne vais désormais plus consulter de spécialistes...
  • On ne m'y reprendra plus !, par Florian, 25 ans, Paris
J'ai consulté il y a un peu plus d'un mois un dermatologue pratiquant un dépassement d'honoraires. La consultation m'est revenue à un peu plus de 100 euros, pour un simple petit problème de peau. Elle a duré environ cinq minutes, en comptant bien sûr l'écriture du chèque. En fait, j'ai choisi le dermatologue le plus proche de chez moi, sans me soucier du tarif. Il y avait de la place très rapidement et je n'ai pas eu le réflexe de demander le prix. Une belle bêtise, j'en conviens. Autant dire que je ne remettrai plus les pieds chez lui.
Je fais désormais très attention. J'ai dû prendre il y a peu rendez-vous avec un ophtalmo. Et j'ai bien pris le soin, cette fois, de vérifier les tarifs des différents spécialistes sur le site ameli.fr avant de prendre rendez-vous. Comme par hasard, une bonne partie de ceux appliquant les tarifs conventionnels n'avaient plus de places disponibles avant deux mois...
  • La loi de l'offre et de la demande, par Clément
J'estime que tant que les prix sont affichés et qu'il existe une alternative (un autre spécialiste pas excessivement loin par exemple, ce dont je ne doute pas sur Paris), c'est au choix du médecin de donner son prix. Etant donné leur nombre d'années d'étude, je trouve normal que les médecins puissent très bien gagnerleur vie s'ils sont bons dans leur secteur. Il m'est deja arrivé de prendre lestransports publics pour consulter moins cher. C'est un choix à faire.
  • Un choix ? Quel choix ?, par Pat
    Je consulte effectivement un "professionnel aux honoraires prohibitifs" : un chirurgien à Paris, extrêmement compétent. La consultation est à 100 € minimum, quant aux interventions chirurgicales... elles se chiffrent en centaines d'euros, après remboursements de la mutuelle, et systématiquement en clinique. Mais je n'ai, contrairement à ce qu'on pourrait penser, absolument pas le choix. C'est le seul professionnel de santé qui soit capable de prendre en charge mon problème de santé, qui est très rare, donc méconnu de la plupart des médecins. Je vais sûrement déménager, mais je continuerai à me faire suivre par ce médecin, à des centaines de kilomètres de distance... pas le choix. Et en même temps, une sorte d'attachement s'instaure, car je lui suis reconnaissante de me suivre, c'est le seul qui le fasse et puisse le faire.
    • Du marchandage dans les cabinets médicaux, par Marie, 50 ans
    Je suis suivie par un neurologue (Paris 17e arrondissement) sans l'avoir choisi ; c'est lui qui m'a pris en charge lors d'un passage aux urgences. Ses tarifs de consultation "de ville" sont passés de 70 € à 95 €. Je lui ai dit que je ne pouvaispayer ses nouveaux honoraires. Il m'a proposé 75 €. Mais je dois le lui rappeler à chaque consultation. Quand le marchandage entre au cabinet médical !
    • A Paris, des honoraires prohibitifs, sur la côte d'Azur aussi !, par Virginie, 42 ans
    Trois rendez-vous par semestre chez un orthodontiste pour ma fille facturés 850 euros (base remboursement sécu : 193,50 euros), une consultation de généraliste-homéopathe à 42 euros, 8 mn chez un gynécologue niçois à 50 euros... eh oui, la facture est vite très salée. L'orthodontiste et le généraliste, j'y suis retournée, le premier pour sa maîtrise technique, le second pour la confiance que je lui accorde. Le gynécologue, non. J'ai la chance de n'avoir jamais eu àrenoncer à des soins pour des raisons financières, ma mutuelle rembourse très bien !
    • Favorisons les centres médicaux gérés par les mutuelles, par M., 30 ans, Lyon
    J'ai pris l'habitude de me rendre dans le centre médical de ma mutuelle. Mes consultations sont totalement remboursées (pas de ticket modérateur) et les médecins y sont globalement au moins aussi attentifs et professionnels que dans les cabinets privés. Un autre avantage est d'avoir sur un même lieu un grand nombre de spécialistes, qui ont l'habitude de travailler ensemble, de même qu'un centre de radiologie. Je suis pleinement satisfait de ce système.

    Aucun commentaire:

    Enregistrer un commentaire

    La grandeur de Binyamin Netanyahou....

    Binyamin Netanyahou était en visite aux Etats-Unis pour la conférence annuelle de l’AIPAC. Cette visite devait être triomphale. Elle a ...